L’armée française ne compte pas partir d’Afrique. L’ancienne puissance coloniale va revoir sa stratégie de présence en Afrique. C’est ce que fait comprendre le ministre français des Armées lors de son entretien avec le JDD, le samedi 19 novembre 2022. “On ne part pas d’Afrique, on y change notre manière d’y être présent”, affirme-t-il.
Malgré le départ des soldats français du Mali et leur possible départ du Burkina, la France veut conserver une présence militaire au Sahel. “Nous souhaitons en effet clarifier, en lien avec nos partenaires, la doctrine globale de notre présence militaire en Afrique”, a déclaré Sébastien Lecornu. “Il n’est plus question de lutter contre le terrorisme “à la place” de nos partenaires, mais de le faire “avec eux, à leurs côtés””, insiste-t-il.
Aménagement de la présence militaire de la France en Afrique
Selon le ministre français des Armées, la France doit aménager sa présence militaire en adéquation avec cette nouvelle posture, en respectant et recherchant la responsabilité des États africains partenaires. La France travaille déjà à l’organisation du format de ses bases militaires existantes, pour protéger ses ressortissants et pour former les armées locales.
À la question de savoir à quoi sert la présence de la France au Sahel après son départ du Mali, Sébastien Lecornu répond : “Parce que la menace affecte d’autres grands pays amis, comme le Niger”. “D’autres pays nous demandent également un accompagnement dans la lutte contre le terrorisme”, a-t-il ajouté.
Pour régler ce problème, Sébastien Lecornu indique que la formation des officiers et des sous-officiers des armées africaines est capitale. “Nous souhaitons développer une offre plus ambitieuse, en intimité avec les armées locales, qui peut aller jusqu’à l’installation d'antennes des écoles St-Cyr ou Saint-Maixent sur quelques-unes de nos bases, qui restent à définir avec les pays hôtes”, mentionne le ministre. Il parle aussi d’une grande académie militaire française interarmées, avec des échanges massifiés qu’il faudra développer.
Ce qui n’a pas marché au Mali, fonctionne au Niger
La doctrine globale de la présence militaire de la France en Afrique n’a pas marché au Mali. C’est ce qui explique le retrait de la force Barkhane du Mali après neuf ans de présence. “On ne peut pas rester dans un pays dont le nouveau gouvernement ne souhaite plus notre présence”, a avancé le ministre français des Armées. “La junte malienne préfère visiblement conforter Wagner à une mission des Nations-Unies, c’est la triste réalité”, déplore-t-il.
Cependant, le ministre français des Armées rassure. “Ce qui n’a pas - ou plus - marché au Mali, fonctionne aujourd’hui beaucoup mieux au Niger par exemple, où la France soutient des projets d’accès à l’eau potable dans des zones où nos forces militaires opèrent avec les forces locales contre le terrorisme”. “L’armée nigérienne est courageuse, elle obtient des résultats même si elle subit des pertes”, a-t-il ajouté.
Adapter le soutien militaire aux pays comme le Bénin
Dans son interview au JDD, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, précise que la nouvelle stratégie de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel prévoit une adaptation de son soutien militaire. “Nous devons aussi adapter notre soutien militaire aux pays où nous n’avons pas de bases militaires, comme au Bénin par exemple, pays partenaire très engagé dans la sécurité de la sous-région”, fait-il savoir.
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Une présence française pas que militaire
Les changements dans la présence de la France en Afrique ne seront pas que militaires, informe le ministre français des Armées. “Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence”, indique-t-il.
Selon le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, les changements ne concernent pas seulement son ministère. “Les autres ministères seront mobilisés sur les autres grandes questions de développement, notamment la culture, le sport, l’accès à l’eau potable ou la transition énergétique”, a-t-il annoncé. Selon lui, c’est Catherine Colonna, la Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, qui a donné cette impulsion.
Commentaires
Ro
On dit qu'on ne veut même pas de vous sur notre territoire ce n'est pas compliqué à comprendre. l'Afrique ne peut pas être toujours la mamelle pour la France au point où elle lui poignardé en même temps . Videz notre pays nous souffrons, la jeunesse africaine souffre à cause de votre présence
24-11-22 à 11:15
Bill
Très bon site, courage à vous
24-11-22 à 04:03