Fortunes diverses pour des prévenus dans l’affaire du navire échoué à Fidjrossè sur le littoral de Cotonou. Après plus de 8 mois de procès, la chambre correctionnelle de la CRIET a rendu ce jeudi 24 avril 2025 sa décision. Selon le verdict du juge, l’ex-commissaire de la police fluviale et l’ex-commandant de la base navale de Cotonou bénéficie d'une relaxe au bénéfice du doute des fins de la poursuite des faits d'abus de fonction.
La décision du juge a été moins clémente envers l’officier Monkoun, chargé de communication à la préfecture maritime. Ce capitaine de la Marine béninoise a été reconnu coupable des faits d'abus de fonction et a écopé de cinq ans fermes de prison et de deux millions FCFA d'amendes.
Le contrebandier Hounvènou poursuivi dans le cadre du dossier a été reconnu coupable de complicité d'abus de fonction. La chambre correctionnelle de la CRIET l’a condamné à 12 mois de prison ferme et cinq millions FCFA d'amendes.
Quatorze ressortissants Nigerians, membres de l’équipage du navire ayant échoué à Fidjrossè ont été placés en détention préventive et poursuivis dans le cadre de ce procès. Dans le verdict rendu, le juge a reconnu ces 14 prévenus coupables des faits de contrebande, de navigation illégale et introduction illégale de produits pétroliers ».
Ainsi, deux (2) membres de ce bateau écopent d'un million de francs CFA d'amendes fermes. Le capitaine du navire ainsi que son adjoint ont été condamnés à douze (12) mois de prison ferme. Dix (10) autres membres de l’équipage écope de douze (12) mois de prison assortis de sursis et d'un million de francs CFA d'amendes.
Dans son verdict, la Cour a ordonné que des frais consignés par certains membres de l'équipage pour leur remise en liberté servent à payer l’amende.
Les prévenus condamnés à payer 50 millions FCFA à l’État béninois
Selon le verdict, la chambre correctionnelle de la CRIET a reçu l’État béninois en sa constitution de partie civile et a condamné les prévenus à payer 50 millions FCFA à l’Agence judiciaire de l'État (AJE).
Par ailleurs, la CRIET a ordonné le démantèlement du navire SPSL UDEME aux frais de son propriétaire.
Les faits
Le navire SPSL Udeme s'est échoué le 30 juin 2024 sur la plage de Fidjrossè, suite à une panne technique survenue en haute mer.
Le navire avait été intercepté au large de Cotonou alors qu'il transportait plus de 200 000 litres de gasoil. Les autorités béninoises avaient alors dû pomper le carburant pour éviter une pollution marine. Dix-huit (18) personnes seront interpellées, placées en détention préventive et poursuivis devant la CRIET. Ce sont dix-huit (18) personnes inculpées dans l'affaire du navire ayant échoué à Fidjrossè sur les côtes de Cotonou.
Sept prévenus, membres de l'équipage du bateau, ont été remis en liberté provisoire contre le cautionnement d'un million FCFA chacun lors du procès. Les demandes de remise introduites pour le commandant de la base navale de Cotonou au moment des faits ainsi que pour le commissaire de la police fluviale, un autre officier de la Marine et les autres personnes incarcérées ont toutes été rejetées.
Après la remise en liberté provisoire des sept Nigérians, 11 personnes sont restées en prison. Dans cette affaire, la cour a ordonné en août 2024 à la demande du ministère public le démantèlement du navire SPSL UDEME et avait mis les frais à la charge du propriétaire du navire.
Le juge n'avait donc pas suivi la demande du parquet spécial qui voulait que les frais de démantèlement du navire soit mis à la charge des 18 prévenus. Les avocats de la défense ont fait appel de cette décision de démantèlement du bateau SPSL UDEME, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
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