En 2017, le président Patrice Talon a mené des réformes de la constitution avec « une sincérité absolue », a rappelé Joseph Djogbénou, qui était alors ministre de la Justice. Mais le projet de révision constitutionnelle a finalement été rejeté à seulement 3 voix près à l'Assemblée nationale. « Nous avons compris que nous n'avions pas été assez habiles, que nous ne maîtrisions pas les jeux politiques. Nous n'avions acheté personne et n'avions rien fait d'illégal. Et pourtant, ce projet a échoué à cause de seulement 3 voix », a déploré l'ancien président de la Cour constitutionnelle.
Après cet échec inattendu, le régime a tiré les leçons et décidé d'adopter une nouvelle approche plus pragmatique. « Si ce n'est plus la sincérité, on va procéder par la ruse. Si ce n'est plus la conviction, on va procéder par la rage » a ainsi déclaré Djogbénou, rapportant les propos du régime à l'époque. Joseph Djogbénou a souligné que malgré cet échec, la politique reste pour lui « une foi et une conviction ».
Selon lui, le président Talon avait vraiment cru en cette réforme constitutionnelle, mais tous ont malheureusement été surpris par son rejet.
Le président de l'Union progressiste le Renouveau (UPR) a donc théorisé ce concept de « ruse et rage » comme une nouvelle façon d'aborder la politique, en réaction à l'échec de leur projet initial malgré leur bonne foi.
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