Lors de l'audience du mercredi 9 avril 2025, le tribunal a notamment entendu le témoignage de Murielle Zinzindohoue, représentante du réseau de téléphonie mobile MTN. Cette dernière a exprimé des doutes sur l'authenticité du document présenté comme relevés téléphoniques de l'accusé Alofa en 2010.
En effet, Murielle Zinzindohoue a indiqué ne pas reconnaître sa signature sur le document de réponse de MTN en 2010, bien que le style corresponde à celui de l'entreprise. Elle a précisé que seul le service informatique pourrait effectuer des vérifications approfondies sur ces réquisitions téléphoniques datant de 2010 et 2015. Le tribunal a donc donné à Murielle Zinzindohoue une quinzaine de jours pour produire les relevés téléphoniques correspondants.
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L'audience prévue mercredi avec l'audition de membres de la famille Dangnivo a été reportée au jeudi 10 avril 2025, afin que la famille soit au complet. Ce jeudi 10 avril 2025, le tribunal devrait donc entendre Grégoire Dangnivo et d'autres membres de la famille de la victime présumée. Une dame nommée Yvonne, qui n'est pas membre de la famille, devrait également être auditionnée lors de cette audience.
L'affaire se poursuit donc ce jeudi 10 avril 2025 au tribunal de Cotonou, avec l'espoir d'obtenir de nouveaux éléments pour faire avancer ce dossier vieux de 15 ans.
Le témoignage d'une victime d'un vol de moto remet en question la date exacte de l’arrestation de l'accusé Alofa
Reprise de l'audience
11 h 15 minutes : L'audience suspendue dans l'après-midi du mercredi 9 avril vient de reprendre ce jeudi 10 avril 2025 au tribunal de Cotonou. À la reprise, le président du tribunal de Cotonou rappelle que la journée d'aujourd'hui sera consacrée à l'audition de dame Yvonne, Nanlimin, victime de vol en Août 2010. C'est en effet chez cette dame que l’accusé Alofa et un copain sont allés voler une moto une nuit d'août 2010. L’opération ayant tourné court, Alofa sera interpellé et remis au Commissariat de Godomey. Son copain ayant eu plus de chance que lui a réussi à prendre la clé des champs, selon le témoignage d’Alofa même lors de précédentes audiences devant le tribunal.
11h22 : La présumée victime de vol est à la barre.
Dame Yvonne Nanlimin vient à la barre. Le juge lui explique qu’elle n’est pas venue témoigner sur les faits en débat, mais qu’elle est juste là pour parler de ce qui lui est arrivé il y a 15 ans, c'est-à-dire le vol qu’elle a subi. La cour s'entend pour lui faire prêter serment avant qu’elle ne commence par faire sa déposition.
11h26 : Elle prête serment et décide de déposer en dialecte fon. Elle parle avec émotion de la journée du lundi 9 août 2010 vers 21h. Ce jour-là, alors qu'elle revenait d’une étude, elle a décidé de ralentir en chemin pour saluer les gens du quartier, elle sera surprise. Elle déclare qu’elle a été bloquée non loin de son domicile par Alofa et un Nigérian qui était sur une moto et la suivait depuis qu’elle était en chemin.
Selon sa déposition, le complice de Alofa lui pose un flingue dans le coup et lui dit : « Si tu cries, je tire ». Elle confie avoir été obligée de coopérer. Mais lorsqu’ils sont partis avec la moto, elle a commencé par crier et c'est là que la population s’est rassemblée autour d’elle. Les conducteurs de taxi-moto lui ont dit de venir avec elle et ils pu mettre la main sur l’accusé Alofa. Après la police est venue les chercher, selon son témoignage.
Le 10 août 2010, elle confie au tribunal qu'elle s’est rendue au commissariat avec son mari. On lui dit qu’elle devra se rendre au tribunal. Le 26 août 2010, elle va au tribunal et le juge lui dit que Alofa a déclaré qu’il était l’auteur de l’assassinat de Dangnivo et que son dossier n’est même plus du ressort de la juridiction de Abomey Calavi.
Des années après, Dame Yvonne Nanlimin déclare qu’un homme lui a amené une convocation du procureur du tribunal de Cotonou. Elle prend la convocation et ensuite le lendemain elle se rend à la Cour d’appel. Lors de cette audience, elle affirme que le juge lui donne la parole mais un assesseur dit qu’elle ne parlera pas. Cette journée passe sans qu’elle ne dépose. Elle rentre chez et des années après elle reçoit un appel d’un homme qui lui dit qu’on a besoin d’elle au tribunal d’Abomey Calavi.
Le vendredi 1er octobre 2010, elle se rend là-bas, elle fait sa déposition et ajoute qu'elle veut sa moto mais le policier qui a pris sa déposition lui dit qu’elle ne peut inclure une doléance dans le PV.
Qu’elle pourra le faire à la cour quand elle sera à l’audience. Elle déclare qu’elle a vu Alofa juste une seule fois le lendemain du jour où elle a été braquée. Le juge dit que Alofa avait déclaré qu’il a volé la moto le 16 Août alors que la dame dit que c’était le lundi 9 Août qu’elle a dit et que l’OPJ ayant fait le PV du braquage avait écrit lundi 23 août 2010 sur le Procès-verbal.
Elle dit qu’elle n’a dit que ce qu’elle sait des circonstances de son braquage. Dame Yvonne Nanlimin déclare devant le tribunal qu’elle n’a jamais croisé Alofa pendant qu’elle faisait ses aller-retour au tribunal de Calavi. Le ministère public lit la carte d’audience du jugement de l’affaire de braquage.
Le dossier aurait été renvoyé au 28 Février 2010 à 16h. Elle reconnaît avoir assisté à une audience où elle a réclamé 270 mille le coût de sa moto mais que Alofa n'était pas à cette audience.
11h54 : Maître ANASSIDÉ demande à la déposante si elle a un événement auquel elle pourrait relier la date pour être sûre. Dame Nanlimin affirme qu’elle n’a pas d’événement particulier auquel elle pourrait relier son braquage. L’avocate demande au tribunal de faire comparaître M.D (qui serait une autre victime de vol de Alofa dans la nuit du 23 au 24 août 2010, ndlr) et que le commissariat fasse venir à la cour la procédure concernant la personne qu’elle demande à comparaître. Elle montre un document au tribunal stipulant qu’un autre braquage a été fait contre le sieur David. Il aurait été victime de Alofa dans un braquage de vol de moto. Après sa dépositions, des doutes sont donc apparus sur la date exacte de l'arrestation du principal accusé, Alofa Codjo Cossi, rapporte l'envoyée spécial de Libre Express.
12h03 : L’audience est suspendue sur demande du ministère public.
12h25: Reprise de l’audience
Débats houleux entre les avocats et le parquet
12h03 : L’audience est suspendue sur demande du ministère public.
12h25: Reprise de l’audience
L’avocat Maître Théodore ZINFLOU demande a écouté l’accusé Alofa sur où il serait gardé entre le 9 Août et le 30 Août 2010
12h33: À cette demande, le ministère public prend la parole .
Selon le procureur, au moment de l’ouverture du tribunal d’Abomey-Calavi lorsque les victimes se plaignaient d’un vol et qu’on a déjà un présumé voleur, tous les procès-verbaaux étaient d’abord reliés à ce dernier. Le procureur indique qu’il était très fréquent que les procès-verbaaux soient rédigés par plusieurs agents. Les PV de vol de moto du 9 Août ont été rédigés par deux agents, selon le procureur. L’un contient des dépositions de Alofa et l'autre de M.D et de Madame Nanlimin.
Selon le procureur, la même nuit du 23 Août 2010 M.D a porté plainte ayant pour vol de moto. L’inculpation de vol de moto en ce qui concerne Alofa est seulement celle du vol de la moto de M.D, apprend le procureur.
Après les mises au point, les avocats de la défense ont refusé de laisser le procureur du tribunal de Cotonou parler de la différence remarquée sur les Procès-verbaux .
Me ZINFLOU a déclaré que : « Deux faits différents commis par deux personnes différentes ont été mélangé dans un même PV »
12h50 :
Alofa prend la parole et déclare avoir volé la moto le 16 Août 2010.
À la barre, Alofa affirme ne pas reconnaître la dame mais il confirme que son complice était un jeune homme de teint clair tel que la dame l’avait décrit. Il que la moto de son complice était celle qu’ils conduisaient la nuit du braquage et qu’il n'était pas au courant de la décision du juge selon laquelle Alofa devait rembourser 270 mille à la victime.
La victime, dame Nanlimin continue de réclamer ses sous ou sa moto. Le Ministère public lui demande de passer la voir à la fin de l’audience.
12h56: Maître ZINDLOU demande à Alofa de donner sa version
Alofa déclare avoir été déposé à Godomey, ensuite à Kpondéhou, après à Godomey et le 30 août 2010 il est amené au parquet. Pendant le trajet, Alofa affirme avoir été emmené dans une rue vers le camp Guézo et il devait rencontrer quelqu'un mais sans succès et ils se sont retournés. Selon sa déposition, son téléphone lui a été restitué le 30 Août quand il a été déposé en prison après sa comparution devant le procureur.
12h59: L'audience est à nouveau suspendue sur demande du ministère public
13h14: Reprise
Dossier renvoyé
Le juge annonce que le tribunal s’est concerté avec les conseils pour prendre le temps d’explorer les contradictions qui ont été soulevées lors des débats de ce jour. Il renvoie donc l’audience au mardi 22 avril 2025 afin d'écouter un certain nombre de personnes, faire des vérifications de documents, faire venir d’autres personnes pour des explications avant d’écouter les membres de la famille de Dangnivo. Le dossier est donc renvoyé au mardi 22 avril 2025, rapporte l'envoyée spéciale de Libre Express.
Fin du direct
Commentaires
Emmanuel
Le Président du Céans n'avait encore rien vu avant de dire qu'il était perdu. C'est maintenant qu'il sera totalement perdu. Ce dossier est tellement brumeux que je me demande si la justice parviendra à en faire jaillir la lumière et la vérité ?
10-04-25 à 11:58