L'atelier de formation, qui se tient les 3 et 4 avril à l'École de Formation des Professions Judiciaires d'Abomey-Calavi, a rassemblé une soixantaine de participants. Représentant le ministre béninois de la Justice et Garde des Sceaux, Yvon Détchénou, le directeur adjoint de Cabinet Gilbert Ulrich Togbonon a souligné dans son discours d'ouverture l'urgence de renforcer la coopération judiciaire face à la menace grandissante de la criminalité transnationale.
« Face à l'essor de la criminalité organisée, nous sommes confrontés à des défis d'une ampleur inédite. Les délinquants adoptent des méthodes de plus en plus sophistiquées pour échapper à la justice, profitant souvent de la facilité avec laquelle ils peuvent franchir les frontières nationales. Le terrorisme, la cybercriminalité, le trafic de stupéfiants et la traite des êtres humains, pour ne citer que ces fléaux, constituent des menaces qui transcendent nos juridictions et requièrent une coopération internationale sans faille », a-t-il déclaré.
C'est dans ce contexte qu'INTERPOL et ses bases de données jouent un rôle central, en offrant un accès privilégié à des informations cruciales via une multitude de bases de données qui constituent des mines d’or aux enquêteurs. Il s’agit par exemple de « des avis de recherche concernant des criminels fugitifs, les signalements de documents volés ou perdus, l'identification de véhicules volés », a souligné le DAC Gilbert Togbonon. « Ces outils sont devenus des alliés incontournables dans notre lutte commune contre la criminalité », a-t-il précisé.
Une coopération internationale pour mieux lutter contre les crimes
La directrice de la Coopération et de l'Entraide Judiciaires, Innocentia Apovo Monteiro, a quant à elle insisté sur l'importance d'une approche coordonnée entre la justice et la police pour relever ces défis. « Le Bénin, à l'instar d'autres pays d'Afrique et d'ailleurs, fait face à des défis de plus en plus complexes en matière de sécurité, avec l'augmentation de activités criminelles de plus en plus facilitées par les technologies de communication et l'intelligence artificielle. Dans ce contexte, la coopération internationale est indispensable pour assurer une réponse efficace », a-t-elle indiqué
Cet atelier de formation, organisé par le Bureau de la Coopération et de l'Entraide Judiciaires, a pour objectif de « renforcer les capacités des acteurs judiciaires dans l'utilisation des outils et capacités d'INTERPOL pour lutter efficacement contre la criminalité transnationale organisée » et de « faciliter la coordination des actions entre les services judiciaires et les officiers de police judiciaire dans la gestion des affaires transnationales ».
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Au terme de ces deux jours de formation intensive, les participants seront outillés pour mettre en pratique les connaissances acquises afin de contribuer à la création d'un environnement plus sûr et plus juste pour les citoyens béninois. « Le Bénin se développe et il est de notre responsabilité collective en notre qualité d’agents chargés de l’application de la loi d’accompagner ce processus de développement en garantissant un environnement plus sûr et plus juste à notre population », a précisé Innocentia Apovo Monteiro.
En plus de la phase théorique, les participants sont soumis à des cas pratiques concrets qui leur a permis d’implémenter les acquis de la formation. L'activité a connu la participation d’experts déployés par le secrétariat Général d’INTERPOL.
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