Le lundi 24 mars 2025, le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a accordé une « grâce amnistiante » à 21 militaires impliqués dans le putsch manqué de septembre 2015. Ce décret présidentiel, rendu public le dimanche 30 mars 2025, efface les condamnations et sanctions disciplinaires de ces personnes « pour des faits commis les 15 et 16 septembre 2015 », selon les termes du document officiel.
En décembre 2024, le gouvernement burkinabè avait adopté un projet de loi portant « amnistie et conditions d'octroi de la grâce amnistiante » en lien avec cet événement. Ce texte a été approuvé en séance plénière le 30 décembre par l'Assemblée législative de transition (ALT), avec 67 votes favorables sur 70.
Selon le décret signé par le président Traoré, « la grâce amnistiante s'étend également aux sanctions disciplinaires infligées ou encourues pour les faits visés ». Mais, leur réintégration dans l'armée « ne peut jamais donner lieu à reconstitution de carrière ni à indemnité », précise le texte.
Le 15 septembre 2015, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), unité d'élite fidèle à l'ex-président Blaise Compaoré, avaient pris en otage le président de la transition, Michel Kafando, ainsi que son Premier ministre, Isaac Zida. Sous l'impulsion du général Gilbert Diendéré, chef du RSP, les putschistes avaient alors annoncé la dissolution des institutions de la transition et la mise en place d'un « Conseil national pour la démocratie ». Mais face à une forte mobilisation populaire et à la pression des forces loyalistes, le putsch avait finalement échoué en moins d'une semaine.
Diendéré et plusieurs autres officiers avaient été arrêtés, tandis que le RSP était dissous par les autorités. Le procès du coup d'État s'est ouvert en février 2018 devant le tribunal militaire de Ouagadougou. En septembre 2019, les juges ont rendu leur verdict. Le général Gilbert Diendéré avait été condamné à 20 ans de prison pour « attentat à la sûreté de l'État, meurtres et coups et blessures ». Le général Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, accusé de complicité, avait écopé de 10 ans de prison.
Plusieurs autres militaires et civils avaient également été condamnés à l'issue de ce procès, à des peines allant de quelques années de prison à la perpétuité.
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