C'est lors d'une cérémonie solennelle, organisée à Niamey ce mercredi 26 mars, que le général de brigade Abdourahamane Tiani a été officiellement investi président de la République du Niger. Une consécration pour cet officier, qui avait renversé en juillet 2023 le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum.
Entouré de militaires, de quelques civils et de représentants étrangers, le secrétaire général du gouvernement a d'abord lu les conclusions des « Assises nationales » organisées en février 2025. Celles-ci ont débouché sur l'adoption d'une « Charte de la Refondation » dotée désormais d'une « valeur constitutionnelle ».
Ce texte fondamental prolonge la transition politique pour 5 ans, soit jusqu'en 2030, laissant ainsi le pouvoir aux mains des militaires. Il renforce également les prérogatives des militaires, notamment sur la présence des forces étrangères qui devra désormais être approuvée par référendum, sauf en cas d'urgence avérée".
Cérémonie d'autopromotion
Dans un geste pour le moins inédit, le général Tiani s'est ensuite lui-même élevé au grade de général d'armée, sous les acclamations de ses pairs. Une autopromotion saluée par le chef d'état-major des armées, le général Salifou Modi, qui a fait l'éloge du « parcours exceptionnel » et du « patriotisme » de ce « militaire providentiel ».
Couvert de décorations, le nouveau président a ensuite signé une ordonnance dissolvant l'ensemble des partis politiques nigériens. Un acte qui marque un peu plus la mainmise des militaires sur le pays et l'érosion du cadre démocratique. Désormais, le général Tiani cumule les titres ronflants de « président de la République, chef de l'État, chef suprême des armées, chef de l'administration, grand maître des ordres nationaux ».
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Une concentration des pouvoirs qui laisse la population nigérienne dans l'attente d'élections, qui semblent aujourd'hui définitivement écartées. Son investiture intervient vingt mois après que le général Tiani a renversé le président Bazoum, qu'il était censé protéger en tant que chef de la garde présidentielle.
La Charte de la Refondation consacre ainsi la mainmise des militaires sur le pouvoir, au détriment du processus démocratique.
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