Une peine de prison pour le président d'un mouvement panafricaniste. La décision a été rendue après plusieurs reports du verdict. La Cour n'a pas suivi entièrement la demande du ministère public qui avait requis plus sévère. Lors de l’audience du jeudi 16 janvier 2025, le parquet spécial près la CRIET avait demandé à la Cour de retenir le prévenu dans les liens des charges d'incitation à la rébellion via les moyens de communication électronique. Il avait alors requis douze (12) mois de prison dont huit (8) fermes et cinq-cents mille (500 000) francs CFA d'amendes.
Le prévenu avait été placé en détention provisoire le 13 juin 2024 par le parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). La juridiction spéciale avait retenu contre lui les charges d'incitation à la rébellion via les réseaux de communication électronique, après qu'il a donné un ultimatum de 15 jours aux éventuels soldats français présents au Bénin pour quitter le pays.
Lors de la première audience dans son procès, le 18 juillet 2024, le juge de la chambre correctionnelle de la CRIET avait procédé à la lecture des messages incriminés. « Béninoises et béninois, Très chers compatriotes, Dans l'intérêt supérieur de la Nation béninoise et pour la sécurité de la sous-région Ouest africaine, le Rassemblement des Démocrates à l'Ecoute du Peuple (RaDEP) donne un ultimatum de 15 jours à compter de ce jour, samedi 9 juin 2024 aux forces armées françaises, de quitter le territoire de la République du Bénin. Passé ce délai, nous informons l'opinion nationale et internationale, que tout soldat français identifié sur le territoire du Bénin, sera considéré comme "terroriste" et subira les sanctions réservées aux terroristes », tels étaient quelques extraits du message d'Apollinaire Adjallah lu par le magistrat.
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Le prévenu avait évoqué le chômage pour justifier son acte après la lecture des extraits de ce message. « Je reconnais être l'auteur de ces propos. Mes propos n'avaient pas l'intention d'appeler à la rébellion. Je ne me vois pas chômeur depuis six (6) appeler à la rébellion. Je suis dans le regret total », avait-il plaidé d'un air abattu.
Son avocat, Me Barnabé Gbago, avait estimé que son client s'amusait en publiant sur les réseaux sociaux les messages à l'origine de son arrestation. Il avait plaidé la clémence de la Cour. Le verdict du dossier avait été renvoyé au 13 février 2025, selon les informations de l'envoyé spécial de Libre Express.
Finalement, le jeudi 20 mars 2025, la CRIET a rendu sa décision. Il a condamné Apollinaire O. Adjallah à 7 mois de prison ferme et à une amende de 500 000 FCFA, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
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