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Direct Procès Dangnivo : la version contradictoire de l'ex-patron de sécurité présidentielle de Boni Yayi

Ce jeudi 13 mars 2025, le procès de l'affaire Dangnivo reprend au tribunal de Cotonou avec la poursuite de l'audition des témoins clés. C'est la troisième journée d'audience dans ce procès très attendu. Suivez le direct sur Libre Express.

L'ex-président béninois Thomas Boni YAYI

L'ex-président béninois Thomas Boni YAYI

Lors des deux premières journées d'audience, les deux accusés, Codjo Cossi Alofa et Donatien Amoussou, ont été longuement entendus. Alofa a notamment affirmé avoir été "mis en scène" par des hommes en uniforme pour reconnaître les faits, tandis que Amoussou a expliqué avoir été convoqué par le colonel Sévérin Koumassègbo, alors chef de la sécurité du président, pour remettre le téléphone portable de Dangnivo à la radio Océan FM.

 

Mercredi 12 mais 2025, le tribunal a entendu des témoins clés, dont l'ex-officier de police Prince Alédji cité par Alofa, ainsi que des ex-ministres. Un expert français du nom de Guillaume Monique a également confirmé que les restes du corps retrouvés chez Alofa sont bien ceux de Dangnivo.

 

L'ancien chef du renseignement béninois, Enock Laourou, a également été longuement interrogé sur son rôle dans cette affaire, notamment sur l'évasion de Alofa en 2015.

 

Mercredi 12 mars 2025, l’'ex-ministre de l'Enseignement Secondaire, Bernard Lani Davo a aussi donné son témoignage. Entendu en tant que témoin, l'ancien membre du gouvernement de Boni Yayi a surpris l'assistance par ses déclarations. Davo a en effet affirmé ne pas connaître l'accusé Donatien Amoussou, pourtant présumé complice dans l'assassinat de Pierre Urbain Dangnivo en août 2010.

 

Selon la déposition de Davo, c'est en 2010, quelques mois après son départ du gouvernement, qu'il aurait été contacté par un militaire de la garde rapprochée de Boni Yayi. Ce militaire lui aurait demandé, au nom du président, d'aller remettre 50 000 FCFA au détenu Amoussou à la prison civile de Missérété. Davo affirme s'être exécuté, malgré le fait qu'il n'avait pas l'argent demandé.

 

LIRE AUSSI : Direct Procès Dangnivo : le témoignage à polémique de l'ex-commissaire Alédji, membre de la commission d'enquête
 

Mais, cette version est formellement contestée par Donatien Amoussou lui-même. L'accusé a affirmé que Davo l'avait vu en prison à deux autres reprises en 2013, cette fois-ci avec des enveloppes de 150 000 et 200 000 FCFA. Amoussou a même rappelé au tribunal que Davo avait d'abord nié être venu le voir en prison, avant de finalement se rétracter devant le juge d’instruction.

 

Cette contradiction entre les déclarations de l'ex-ministre et celles de l'accusé Amoussou soulève de nouvelles interrogations sur les liens présumés entre certains responsables politiques et les présumés commanditaires du meurtre de Dangnivo.

 

Par ailleurs, lors de cette journée d'audience, le tribunal a également entendu le témoignage de l'ex-officier de police Prince Alédji, cité par l'un des accusés, Codjo Cossi Alofa. Ce dernier avait affirmé avoir été "mis en scène" par des hommes en uniforme pour reconnaître les faits.

 

Le procès se poursuit ce jeudi 13 mars 2025, avec notamment l'audition de plusieurs témoins. Le verdict de ce procès tant attendu devrait apporter un éclairage décisif sur cette affaire devenue presque une affaire d'État. Les audiences se poursuivront au-delà de 18h30 ce jeudi. L'audition de l'ex-chef de sécurité présidentielle de l'époque, Séverin Koumassegbo est aussi attendue à l'audience de ce jeudi.

 

La durée du procès de l’affaire Dangnivo désormais prolongée par le tribunal au delà des 4 jours annoncés


 

11 heures 03 minutes : L’audience est reprise.


 

Les deux accusés avancent vers le tribunal et s'installent. Maître Théodore Zinflou, avocat de la défense, taquine le juge sur l’heure tardive d'ouverture du procès. Le président du tribunal rappelle sous un ton humoristique que le tribunal agi comme Dieu le faire. Le juge annonce qu'il va prendre une nouvelle ordonnance pour prolonger le délai de la tenue du procès. C'est-à -dire que le juge va prolonger la durée du procès initialement prévue du mardi 11 au vendredi 14 mars 2025. Le juge affirme qu'il va prolonger pour le temps nécessaire pour les débats et pour les vérifications nécessaires sur les déclarations des accusés et témoins. Désormais, le procès de l’affaire Dangnivo va durer autant de jours qu'il faut pour la manifestation de la vérité. L’annonce du magistrat a fortement plu à tous les avocats présents dans la salle d'audience. Ils ont acquiescé et ont remercié le président Guillaume Lally pour la prolongation de la durée du procès.

 

11 heures 12 minutes : L'expert Cédric BIGOT est à la barre. Il est médecin légiste et professeur d'université de médecine. Le tribunal l’auditionne dans le cadre de son rôle dans l’analyse ADN du présumé corps de Dangnivo.

 

 

11 heures 03 minutes : L’audience est reprise.


 

Les deux accusés avancent vers le tribunal et s'installent. Maître Théodore Zinflou, avocat de la défense, taquine le juge sur l’heure tardive d'ouverture du procès. Le président du tribunal rappelle sous un ton humoristique que le tribunal agi comme Dieu le faire. Le juge annonce qu'il va prendre une nouvelle ordonnance pour prolonger le délai de la tenue du procès. C'est-à -dire que le juge va prolonger la durée du procès initialement prévue du mardi 11 au vendredi 14 mars 2025. Le juge affirme qu'il va prolonger pour le temps nécessaire pour les débats et pour les vérifications nécessaires sur les déclarations des accusés et témoins. Désormais, le procès de l’affaire Dangnivo va durer autant de jours qu'il faut pour la manifestation de la vérité. L’annonce du magistrat a fortement plu à tous les avocats présents dans la salle d'audience. Ils ont acquiescé et ont remercié le président Guillaume Lally pour la prolongation de la durée du procès.


 

11 heures 12 minutes : L'expert Cédric BIGOT est à la barre. Il est médecin légiste et professeur d'université de médecine. Le tribunal l’auditionne dans le cadre de son rôle dans l’analyse ADN du présumé corps de Dangnivo. L’expert explique que son rôle était de trois niveaux. Il s'agissait de faire des prélèvements sanguins des membres de la famille Dangnivo, de faire des prélèvements sur le prétendu corps de Dangnivo à la morgue et de les faire analyser dans un laboratoire. Des prélèvements de tissus ont été réalisés à la morgue d'Akpakpa. Il s'est également rendu au laboratoire de la FSS, chez le professeur Anatole LALÈYE dans le but de prélever des tissus mous destinés à un laboratoire français en mission à Cotonou. Le médecin légiste confie que des prélèvements ont été  réalisés en présence de membres de la famille. Des prélèvements salivaires concernant deux frères de Dangnivo, d'une épouse et de quatre de ses enfants. Le légiste confirme avoir examiné les restes du corps en présence d'un huissier et avoir constaté l'absence de certains os. « Avec le fémur, il est beaucoup plus sûr de retrouver de l'ADN », a-t-il détaillé.



 

11 heures 53 minutes : L’huissier Brice Topanou est entendu sur son rôle dans le dossier. C'est cet qui a mis des parties du présumé corps sous scellés. Devant le tribunal, il se prononce sur les actes qu'il a posés dans le dossier. « Le jour de l’exhumation, je n'étais pas sur les lieux. Je ne peux pas dire comment ça s'est passé. Ma mission a commencé le lendemain », a-t-il déclaré. Selon sa déposition, le corps a été exhumé le 27 septembre 2010, sa mission a commencé le lendemain, soit le 28 septembre. Le 28 septembre 2010, l'huissier explique avoir mis le corps sous scellés et que c'est le 29 septembre 2010 que le légiste a pu commencer son travail. 



 

Qui lui a montré le corps à la morgue? Il confirme que c’est le gendarme Lucien Dègbo. Mais est-ce Lucien Dègbo qui a déposé le corps à morgue ?  L’huissier affirme ne pas savoir.



 

12 heures 23 minutes : suspension de l'audience 


 

12 heures 31 minutes : Reprise de l'audience 


 

Auguste Amoussou, grand-frère de Donatien Amoussou, est auditionné par visioconférence depuis Abidjan. Le tribunal est auditionné en tant que témoin. « Connaissez-vous le colonel Koumassegbo », lui demande le juge. Il répond par l'affirmative. Il revient sur l'épisode de sa rencontre avec le colonel Koumassegbo. Selon sa déposition, tout commence en 2010 quand un ami camerounais du nom de Priso sollicite son frère Donatien pour lui demander de l'aider à communiquer des informations aux autorités qui recherchent le disparu. Auguste Amoussou affirme que son frère l'a contacté.


 

Auguste Amoussou a alors contacté Julien Akpaki alors directeur général de l'ORTB à l'époque, qui les a reçus avec Priso. Priso a alors raconté ce qu'il savait, et Akpaki a appelé le colonel Koumassègbo qui leur a donné rendez-vous à la présidence.


 

Ils se sont ensuite rendus au bureau du colonel, où Priso a de nouveau raconté les faits. Le colonel a alors passé des coups de fil et leur a dit qu'une commission d'enquête travaillait sur le dossier, et que Donatien et Priso devaient se tenir à sa disposition.


 

Auguste Amoussou confie qu'il s'est renseigné auprès de son frère sur la suite du dossier, qui lui a dit qu'on lui demandait une mission difficile qu'il ne pouvait pas faire. « Ils sont en train de me commander quelque chose que je ne peux pas faire », a déclaré Auguste Amoussou au tribunal 



 

Plus tard, le colonel a appelé Auguste pour lui dire qu'il n'arrivait pas à joindre Donatien. Auguste Amoussou a alors rejoint son frère devant la présidence, et ils ont été conduits à la brigade de recherche. Auguste n'a pas réussi à savoir ce qui était demandé à son frère, on lui a juste dit que Donatien devait faire une déposition et qu'il pouvait s'en aller. 


 

Après ses courses, Auguste a essayé de joindre son frère sans succès, et a appelé le colonel qui ne lui a rien dit. « Quelques moments après, j'appelle mon frère et ça ne passe pas ». Plusieurs jours après, il a appris que Donatien avait été déposé en prison. Ses tentatives pour voir son frère ou pour obtenir des explications de Priso sont ou du Colonel sont restées vaines. « Je ne pouvais donner aucune information concrète. Le colonel ne donnait aucune information », a-t-il ajouté.

 

Face à sa volonté de révéler l’affaire à l'opinion publique, Auguste Amoussou confie au tribunal avoir reçu plusieurs appels le menaçant de se taire. Il déclare avoir rendu visite à son frère Donatien Amoussou à la prison civile de Missérété mais que depuis sa visite il ne faisait que recevoir des menaces. Il a été obligé de fuir Cotonou pour Grand-Popo, puis Lomé, puis le Ghana. Auguste Amoussou qui a été manager des Frères Guèdèhounguè et de l’artiste GG Lapino raconte un épisode de cette affaire où il a été surveillé toute une journée dans ses déplacements par un homme 

 

 Sa réponse sur la moralité de son pety frère est favorable. « Quand il dit non, il reste ferme sur position.  Il est très généreux », a déclaré Auguste. Mais, il dit ne pas savoir s'il est cupide.

 

Un ex-détenu raconte comment Alofa l'a accusé d'être le commanditaire de l'assassinat de Dangnivo et a passé 5 ans en prison

 

13 heures 33 minutes : Le témoin Tchédji Jérôme Tchiakpè alias « Dada Gbèzé » est à la barre. Après l'éclatement de l'affaire Dangnivo  en 2010, l'homme est interpellé le 1er octobre 2010 et placé en détention provisoire dans le cadre de l'affaire Dangnivo. Devant le tribunal, il est revenu sur cet épisode. Jérôme Tchédji Tchiakpè raconte que le 1er octobre 2010, des gendarmes du GIGN conduits par le nommé Lucien Dègbo ont encerclé sa maison et ont pointé des armes sur lui. Il sera embarqué par les hommes en uniforme et est conduit à la brigade territoriale de Gendarmerie de Ouidah. 


 

Dans ce poste de la gendarmerie, ce témoin informe le tribunal qu'il va voir Alofa. Il affirme que dès qu'il a vu Alofa, il a déclaré aux gendarmes que lui-même le recherchait et que Alofa lui devait de l'argent. C'est dans ce poste que Alofa va le présenter comme le commanditaire de l’assassinat de Dangnivo. Tchiakpè affirme avoir été surpris par la déclaration de Alofa et qu'il ne connaissait pas Dangnivo. De Ouidah, Tchiakpè raconte qu'il a été transféré dans une brigade à Calavi avant d'être placé en détention préventive pour assassinat de Dangnivo. En prison, il confie avoir rencontré Alofa à qui il a posé des questions restées sans réponses. Son véhicule qu'il venait d'acheter a été saisi dans la foulée, selon son témoignage. L'homme qui se présente comme le roi de Ouidah et chef suprême Vodoun du culte thron déclare qu'il a passé 5 ans de prison avant d'être remis en liberté en juillet 2015.

 

Après la déposition de Tchiakpè, Alofa a été convoqué à la barre. Il confirme ses déclarations. Alofa avoue avoir menti sur son compte à la demande de l’adjudant-chef Lucien Dègbo. À la barre, il affirme que c'est le gendarme Lucien Dègbo qui a demandé d'impliquer le témoin Jérôme Tchédji Tchiakpè. Selon Alofa, Lucien Dègbo n'appréciait pas que Tchiakpè soit le roi de Ouidah et a voulu régler ses comptes. Alofa reconnaît devoir 500 000 FCFA à Tchiakpè parce qu'il devrait lui donner un fétiche. Avant la suspension de l'audience, Tchiakpè a déposé un document au tribunal dans lequel il demande dédommagement pour les cinq années passées en prison. Le président de céans à qui il dépose le document de plainte l'a renvoyé vers le procureur. C'est ce dernier qui a pris son document de plainte.

 


 

La version contradictoire des déclarations de l'ex-patron de sécurité présidentielle de Boni Yay


 

15 heures 35 minutes : reprise de l'audience après une suspension d'une heure 


 

À la reprise, l'ex-chef de la sécurité présidentielle de Boni Yayi est entendu par le tribunal.  Son nom est Koumassegbo Séverin. Il était en août 2010 au moment de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, chef de la sécurité présidentielle. Le témoin est colonel. 

 

Le Colonel, issu des rangs de l'ancienne Gendarmerie, a juré de dire la vérité lors de son témoignage. Il a déclaré connaître uniquement l’accusé Donatien Amoussou parmi les personnes présentes.

 

Il a expliqué qu'un vendredi soir du mois de septembre 2010 vers 21h, l'ancien directeur de l'ORTB, Julien Akpaki, l'a appelé pour lui demander s'il était disponible pour recevoir certains de ses amis. Le Colonel a répondu être occupé et a proposé de reporter le rendez-vous au samedi. Mais , le Colonel comfie donc avoir rappelé Julien Akpaki pour reporter le programme au dimanche. Ils ne se sont plus revus ce jour-là.

 

Le lundi soir suivant, Julien Akpaki a de nouveau contacté le Colonel pour lui dire que ses amis étaient toujours présents. Quelques minutes après, raconte que Julien Akpaki est venu accompagné d'Auguste Amoussou, de Donatien Amoussou et d'un certain Priso, qui est un camerounais.

 

Selon le récit du colonel, ses premiers soupçons envers Donatien Amoussou sont apparus lors de son interrogation de ce dernier et de Prizo concernant la disparition de Pierre Urbain Dangnivo. Lorsque le colonel a demandé à Prizo et Amoussou s'ils savaient où se trouvait un certain "Polo", Prizo a nié en avoir connaissance, mais Donatien Amoussou a révélé que Polo serait allé au Nigeria. 

 

Intrigué par cette information, le colonel a alors demandé à se rendre au domicile de Donatien, accompagné de Prizo et Amoussou. Mais à leur arrivée, la porte était fermée et ils n'ont pas pu y accéder. Le colonel indique qu'ils se sont rendus trois fois sur place, sans succès. 

 

Plus tard, Prizo aurait informé le colonel avoir reçu un appel téléphonique de menaces de la part de Polo, après que les gendarmes aient été amenés chez ce dernier. Questionné par le colonel à ce sujet, Donatien Amoussou aurait affirmé ne pas avoir fait l'objet de telles menaces de la part de Polo.

 

Le colonel affirme au tribunal s'être alors interrogé sur la façon dont Polo avait pu être au courant de leur visite chez lui, ce qui a renforcé ses soupçons envers Donatien. Il a alors demandé à Prizo et Amoussou comment retrouver le "hounnon" que Prizo disait avoir vu dans un véhicule avec Polo. Mais les deux hommes n'ont rien voulu lui dire.

 

Peu après, le colonel a appris de Prizo que ce hounnon était en prison. Le colonel affirme que lorsqu'il a interrogé Donatien sur les raisons de l’incarcération du Hounnon, Donatien Amoussou a répondu qu'il s'agissait d'un vol et que l'affaire était gérée par le commissariat de Godomey. Le colonel confie au tribunal qu'il a pu confirmer ces informations auprès du commissariat.

 

C'est à ce moment-là que les soupçons du colonel envers Donatien se sont renforcés, d'autant plus que lorsqu'il a fixé un rendez-vous avec Donatien et Prizo, seul Prizo s'est présenté. Donatien a expliqué avoir eu une urgence et être à Ouidah. Le colonel a alors appelé le grand frère de Donatien, qui a affirmé que son frère était avec lui. Finalement, les deux hommes sont allés rencontrer le colonel, qui les a alors amenés à la commission d'enquête. C'est là que Donatien a été retenu, tandis que Prizo a été autorisé à rentrer.

 

Le colonel rappelle également qu'après sa première audition avec Amoussou et Prizo, le lendemain, le président devait rencontrer la famille Dangnivo. Lors de cette rencontre, le frère d'Urbain Dangnivo a expliqué au colonel que peu après la disparition de ce dernier, sa secrétaire avait reçu un appel d'un homme disant avoir retrouvé le téléphone d'Urbain sur la voie de Hêvié et s'apprêter à le déposer au commissariat d'Agblangandan.
 

L'ancien colonel Séverin Koumassegbo affirme ne pas être au service des renseignements. Lorsqu'il a été appelé à la barre, Alofa a déclaré n’avoir jamais vu le colonel Koumassegbo et ne pas être un hounnon (prêtre vodou) ni posséder de fétiche. 

 

Donatien Amoussou, également appelé à la barre, a indiqué que Prizo n'avait reçu aucune menace concernant le téléphone Zékédé de Dangnivo, qui aurait quitté la Présidence. Il a ajouté que le colonel l'avait appelé chez lui à Fidjrossé pour lui confier une mission, à savoir déposer ce téléphone à Océan FM. Amoussou affirme que c'est pour avoir refusé cette mission qu'il est actuellement en prison.

 

Koumassegbo a nié être allé chez Amoussou, affirmant avoir plutôt rencontré son grand frère Auguste. Mais Donatien Amoussou a affirmé que le colonel était venu chez lui à trois reprises. 

 

Interrogé sur sa capacité à connaître l'agenda du président en tant que responsable de sa sécurité, Koumassegbo a répondu par l'affirmative. Il a expliqué que la garde républicaine est différente de la garde rapprochée dont il était le chef. Il a nié avoir remis de l'argent à Amoussou ou à Priso, et a confirmé que Auguste Amoussou lui avait dit que Donatien Amoussou était un militaire puni. Enfin, il a affirmé n'avoir rien à voir avec la disparition et l'éventuel assassinat de Pierre Urbain Dangnivo.

 

Séverin Koumassegbo a nié avoir eu des relations avec Enock Laourou, patron du renseignement béninois à cette époque

 

L'avocate de la partie civile, Me Olga Anassidé a interrogé l'ancien colonel Séverin Koumassegbo sur sa présence au palais présidentiel le 17 août 2010. Celui-ci a confirmé y avoir été présent ce jour-là. 

 

De plus, Séverin Koumassegbo a déclaré ne pas savoir qu'un certain militaire de la garde présidentielle avait appelé l'ancien ministre Bernard Lani Davo pour lui demander de remettre une somme d'argent au détenu Donatien Amoussou au nom de Boni Yayi.

 

Par ailleurs, Séverin Koumassegbo a affirmé avoir reçu 1 million de FCFA de la part du chef de l'État. Il explique que ce dernier lui a demandé de ne pas l'accompagner à Parakou et lui a donc remis cette somme d'argent pour qu'il s'occupe de la commission d'enquête de l'affaire Dangnivo.
 

Mais interrogé sur la raison pour laquelle le président de la République lui a donné cette somme, Séverin Koumassegbo a simplement déclaré l'avoir gardée sur lui, sans qu'il n'y ait eu de discussion avec le président à ce sujet.

 

L'audience renvoyée et l'ex-directeur de l’Ortb Akpaki convoqué

 

Le président du tribunal de Cotonou, Guillaume Lally, a ordonné plusieurs vérifications, notamment sur l'état des lieux de l'avenue de la Marina en 2010 et la convocation de l'ex-directeur de l'Ortb Julien Akpaki. Il a également demandé que les feuilles de notes d'audience du dossier à l'époque soient apportées pour examen. 

 

Le ministère public a insisté pour qu'une suspension de l'audience soit ordonnée, ce qui a été accepté. L'audience reprendra le mercredi 19 mars 2025, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.

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