Près d'un an après leur première médiation fructueuse, Nicéphore Dieudonné Soglo et Boni Yayi, deux figures politiques incontournables du Bénin, sont à nouveau sollicités pour jouer les intermédiaires entre Cotonou et Niamey. Invité sur les ondes de RFI ce lundi 10 mars 2025, Nicéphore Soglo a confirmé avoir reçu une nouvelle convocation du général Tiani, à la tête du Niger depuis le coup d'État de juillet 2023. « Je suis invité à nouveau par le général Tiani. Je vais aller là-bas. Pour le moment, j'attends que l'ambassadeur ici (l'ambassadeur du Niger au Bénin, ndlr) me dise quand. Je vous tiendrai informé de comment les choses se passeront », a déclaré l'ancien président béninois.
Interrogé sur la possibilité d'être accompagné, une nouvelle fois, par son homologue Boni Yayi, Nicéphore Soglo a répondu sans ambiguïté : « Bien évidemment ».
En effet, en juin 2024, les deux anciens chefs d'État béninois s'étaient rendus à Niamey pour rencontrer les plus hautes autorités nigériennes, dans le but de "contribuer à résoudre la crise diplomatique entre les deux pays voisins", comme l'indiquait alors un communiqué de leur cellule de communication. « Au regard de la crise qui prévaut entre le Niger et notre pays le Bénin, les Anciens Présidents encore en vie, Nicéphore Dieudonné Soglo et Boni Yayi, ont souhaité rencontrer les autorités du Niger qui ont marqué leur accord » pouvait-on lire dans ce communiqué.
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Les deux hommes d'État béninois, qui se disaient "redevables (aux pères des indépendances, ndlr) à leurs aînés de la poursuite de cette coexistence pacifique séculaire" entre le Bénin et le Niger, entendaient ainsi "contribuer à rétablir les relations cordiales, fraternelles et mutuellement avantageuses établies par les pères de nos indépendances".
Depuis le coup d'État du général Tiani, les relations entre Cotonou et Niamey se sont en effet fortement dégradées. La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a imposé des sanctions économiques et financières à l'encontre du Niger, avant de finalement les lever. Mais Niamey a par la suite décidé de maintenir la fermeture de sa frontière terrestre avec le Bénin, accusant ce dernier d'héberger des bases militaires étrangères sur son sol.
Cette décision unilatérale a entraîné de vives tensions diplomatiques entre les deux pays, notamment autour du transport du pétrole nigérien via le Bénin. C'est dans ce contexte que Nicéphore Soglo et Boni Yayi avaient été sollicités en 2024 pour tenter de dénouer la crise. Leur médiation avait alors permis d'adoucir les tensions, même si des désaccords persistaient.
Aujourd'hui, le général Tiani souhaite à nouveau faire appel à l'expérience et à l'autorité morale des deux anciens présidents béninois pour contribuer à normaliser définitivement les relations entre le Bénin et le Niger.
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