Une nouvelle audience dans le dossier du bateau échoué à la plage de Fidjrossè. À l’audience du jeudi 27 février 2025, l’Agent judiciaire du Trésor (AJT) à réclamé à la Cour de condamner solidairement les prévenus à verser à l'État béninois la somme de trois cent millions (300.000.000) francs CFA, en réparation des préjudices et d’ordonner la confiscation des produits pétroliers, des fûts, des trois barques de fabrication artisanale ainsi que du navire SPSL UDEME au profit du Trésor public.
18 personnes poursuivies dont 7 en liberté provisoire
Ce sont dix-huit (18) personnes inculpées dans l'affaire du navire ayant échoué à Fidjrossè sur les côtes de Cotonou. Sept prévenus, membres de l'équipage du bateau, ont été remis en liberté provisoire contre le cautionnement d'un million FCFA chacun.
Les demandes de remise introduites pour le commandant de la base navale de Cotonou au moment des faits ainsi que pour le commissaire de la police fluviale, un autre officier de la Marine et les autres personnes incarcérées ont toutes été rejetées. Après la remise en liberté provisoire des sept Nigérians, 11 personnes sont restées en prison.
Dans cette affaire, la cour a ordonné en août 2024 à la demande du ministère public le démantèlement du navire SPSL UDEME et avait mis les frais à la charge du propriétaire du navire. Le juge n'avait donc pas suivi la demande du parquet spécial qui voulait que les frais de démantèlement du navire soit mis à la charge des 18 prévenus. Les avocats de la défense ont fait appel de cette décision de démantèlement du bateau SPSL UDEME, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Des relaxes et des peines de prison requises
À l'audience de ce jeudi 6 mars 2025, le ministère public représenté par le deuxième substitut du procureur spécial près la CRIET a fait ses réquisitions. Le magistrat a requis la relaxe au bénéfice de Neuf prévenus de nationalité nigériane, membres de l’équipage du navire SPSL UDEME. Selon le procureur, certains membres de l’équipage dont des matelots et des électriciens étaient à bord du navire sans savoir ce dans quoi ils étaient embarqués.
Dans sa réquisition, le parquet spécial de la CRIET a également demandé la relaxe au bénéfice du doute de l’officier Gbozo, commandant de la base navale de Cotonou au moment de l’éclatement de l’affaire fin juin 2024. Le militaire marin séjourne en prison De cet officier, le ministère public affirme qu'il n’a pas coopéré avec le contrebandier qui essayait de le joindre et d'obtenir sa protection. Au total, dix relaxes au bénéfice du doute ont été requis par le parquet spécial.
LIRE AUSSI : Bénin : garde à vue pour 9 membres d’un bateau qui s'échoue sur les côtes de Cotonou
Dans le cadre de l'affaire du navire SPSL Udeme échoué sur la plage de Fidrossè en juin 2024, le ministère public a aussi requis de sévères sanctions à l'encontre de plusieurs prévenus. Selon le deuxième substitut du procureur spécial, le chef de service de l'information et de communication de la préfecture maritime, l’officier Monkoun ainsi que le commissaire de la police fluviale, en poste au moment des faits, se sont rendus coupables d'« abus de fonctions ». Ils auraient en effet entretenu des contacts avec le représentant du navire, qui était leur indicateur, sans pour autant prendre les mesures nécessaires pour sécuriser le bateau. Le magistrat a interprété cette attitude comme une forme de complicité tacite permettant au navire de se livrer à des activités illicites dans les eaux béninoises. Cinq ans de prison dont deux ans fermes et un million de FCFA ont été requis contre eux, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Le procureur a par ailleurs reproché au commissaire de la police fluviale de Cotonou d'avoir placé sous convocation certains membres de l'équipage après leur première interpellation. S'agissant du représentant du navire, un contrebandier qui aurait servi également d'indicateur aux autorités, le ministère public a requis à son encontre une peine de 5 ans de prison ferme et 2 millions de FCFA d'amende pour « contrebande, complicité d'abus de fonctions et introduction illégale de produits pétroliers ». Selon le magistrat, cet homme était le bénéficiaire du carburant en cours de transbordement lorsque le SPSL Udeme a connu une panne technique.
Parmi les 14 membres d'équipage du navire, 5 personnes dont le capitaine risquent quant à elles 3 ans de prison ferme et 2 millions de FCFA d'amende. Elles sont poursuivies pour « navigation sans titre, trafic de produits pétroliers, introduction illégale dans les eaux territoriales béninoises ». Le procureur souligne que ces responsables du navire ont choisi d'éteindre le transpondeur de leur navire afin d'éviter d'être repérés. Le ministère public a également demandé à la Cour de faire droit aux demandes de l'État béninois représenté par l’Agent judiciaire du Trésor (AJT) en les condamnant à verser solidairement la somme de 300 millions FCFA à titre de dommages-intérêts.
Le navire SPSL Udeme s'est échoué le 30 juin 2024 sur la plage de Fidjrossè, suite à une panne technique survenue en haute mer. Le navire avait été intercepté au large de Cotonou alors qu'il transportait plus de 200 000 litres de gasoil. Les autorités béninoises avaient alors dû pomper le carburant pour éviter une pollution marine.
Commentaires