Le procès de l'ex-DGPN Houndégnon se poursuit devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). La troisième audience s'est ouverte lundi 24 février 2025 à 18 heures 43 minutes. Louis Philippe Houndégnon et son coprévenu, Coffi Camille Amoussou sont convoqués à la barre. C'est l'ex-patron de la police nationale qui est interrogé en premier. « Vous avez eu quelques échanges avec l'ex-ministre S.M. Dites-nous en quoi consiste ces échanges ? », lui demande le juge.
Avant que Louis Philippe Houndégnon ne réponde à la question, le magistrat procède à la lecture d'une partie de ces échanges avec l'ex-ministre S.M. , aujourd'hui diplomate et proche de Patrice Talon. Il s'agit d'une discussion entre Louis Philippe Houndégnon et l'ambassadeur trois heures avant son arrestation. Selon ces discussions, l'ex-ministre dissuaderait l'ex-DGPN de prendre publiquement position contre le régime du président Patrice Talon, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Au cœur des échanges avec Houndégnon, le diplomate a évoqué une vieille affaire. « Il dit que vous avez tenté trois fois de l'assassiner », évoque le magistrat. Et à Louis Philippe Houndégnon de répondre au juge: « Quand il dit que des gens ont voulu l'assassiner, c'est effectivement ça ». L'ex-patron des flics précisera qu’informer de cette affaire de son projet d'assassinat, il a mis en place un système de protection et de sécurité autour de l'ex-ministre S.M. jusqu'à l'affaire tentative d'empoisonnement de l'ex-président béninois Thomas Boni YAYI. « Tout ce qu'on recherche chez Houndégnon, ça n'existe pas. Houndégnon n'est pas dans le faux. Je ne participe à rien. Tout ce qu'on reproche à Houndégnon est d'être honnête », ajoute l'officier.
Houndégnon interrogé sur un mouvement politique
Au cours de la perquisition de son domicile, les enquêteurs de la police républicaine ont découvert que l'ex-patron militait déjà pour former un mouvement politique dénommé : « Mouvement 11/12 ». Des noms de personnalités dirigeantes des directions de l'État béninois ont été retrouvés parmi les listes de mouvement. « Nous sommes en train de constituer le mouvement 11/12 pour une alternative crédible au pouvoir en place », a-t-il répondu.
Au sujet des noms retrouvés, Houndégnon explique qu'il s'agit d'un profilage des personnes capables de diriger des directions quand le mouvement parviendra au pouvoir et que ceux dont les noms ont été retrouvés sur la liste n'étaient même pas au courant de ce mouvement politique. « Cela n'a rien à avoir avec un Coup de force », a-t-il renchérit. « C'est de la naïveté de penser qu'un policier peut faire un coup d'État », a-t-il déclaré ensuite.
Son coprévenu à la barre
Après la déposition de l'ex-officier supérieur de la police nationale, c'est son coprévenu qui est à la barre. L'homme a pour nom : Coffi Camille Amoussou. Il présente Houndégnon comme son oncle et son idole. Le jour de leur arrestation, il affirme qu'il était à son domicile quand le général Houndégnon l'a appelé pour venir l'aider à enregistrer un appel téléphonique.
Le prévenu confie qu'il était même souffrant. Coffi Camille Amoussou a déclaré que ce n'était pas lui qui aidait Houndégnon à monter les vidéos et directs sur les réseaux sociaux. Mais, il reconnaît avoir relayé par moment des vidéos de son oncle Houndégnon en uniforme.
L'affaire est renvoyée au lundi 17 mars 2025 pour les réquisitions et plaidoiries, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
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