Les Assises Nationales pour la Refondation du Niger se sont tenues du 15 au 20 février 2025 à Niamey. 716 délégués venus de toutes les régions du pays ont participé à ces six jours de travaux intenses, aboutissant à des recommandations majeures pour l'avenir du Niger.
Au cœur des débats, la durée de la transition a fait l'objet de propositions contrastées, oscillant entre 5 et 10 ans. Malgré ces différences, un consensus se dessine sur la nécessité d'une transition bien structurée et pilotée, capable d'engager une refondation en profondeur.
La sous-commission N°2 a ainsi recommandé une transition de cinq ans renouvelable, alignée sur les agendas des pays membres de la Confédération AES (Alliance des États du Sahel). Cette période viserait à stabiliser le pays, renforcer les institutions et répondre aux défis sécuritaires et économiques.
La sous-commission n°5 s'aligne sur cette durée de cinq ans, tout en insistant sur la mise en place d'organes de transition robustes, tels qu'un Conseil Constitutionnel, un Conseil Consultatif National et un Observatoire des Droits Humains. Elle propose également de doter le président du CNSP, Abdourahamane Tiani, du titre officiel de président de la République.
De son côté, la sous-commission N°4 a suggéré une transition pouvant aller jusqu'à 10 ans, en fonction de l'évolution de la situation sécuritaire et des impératifs de gouvernance régionale. Cette proposition repose sur trois piliers essentiels : la situation sécuritaire, le cahier des charges des Assises et l'harmonisation avec les pays voisins.
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Malgré ces différences de durée, la principale recommandation est de fixer la transition à un minimum de 5 ans, avec possibilité de renouvellement. Les participants ont également recommandé la dissolution des 172 partis politiques existants au Niger.
Abdourahamane Tiani, chef de la junte militaire du CNSP et homme fort du régime depuis le coup d'État de juillet 2023, deviendrait officiellement président de la République, même s'il n'a pas été élu. Il pourrait également être promu au grade de général d'armée cinq étoiles, à l'instar du président malien de transition, Assimi Goïta.
Les Assises ont aussi mis en lumière la nécessité d'une refonte totale du système politique, avec l'adoption d'une nouvelle charte des partis politiques instaurant un multipartisme contrôlé. L'accent a aussi été mis sur le renforcement des institutions, le contrôle des finances publiques et l'ancrage de la république dans les valeurs socio-culturelles et religieuses du Niger.
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