Le débat sur l'avenir politique de Patrice Talon au Bénin est désormais entre les mains de la Cour constitutionnelle. Jeudi 6 février 2025, cette dernière a examiné quatre recours distincts interrogeant l'éligibilité du président sortant pour la prochaine élection présidentielle prévue en 2026.
Trois de ces recours visent spécifiquement Bertin Koovi, militant du parti Bloc républicain. Celui-ci a été convoqué pour venir présenter ses arguments devant la Cour.
Les arguments de Bertin Koovi
Dans sa requête, Bertin Koovi demande aux sages de reconnaître que la révision constitutionnelle intervenue en novembre 2019 a profondément transformé le cadre institutionnel béninois, instaurant de fait une nouvelle république.
« Aujourd'hui, nous avons un vice-président, aujourd'hui le mandat des députés est passé de 4 à 5 ans, aujourd'hui on ne peut plus être député autant de fois qu'on veut, c'est seulement 3 fois et depuis 2021 », a-t-il souligné lors de l'audience.
L'acteur politique s'appuie également sur le fait qu'il n'y a pas eu d'élection présidentielle en mars 2021, avec un nouveau président investi le 6 avril, pour affirmer que le Bénin est entré dans une nouvelle ère constitutionnelle. « Si c'est toujours la constitution du 11 décembre 1990, je dirais qu'on a fait un coup d'Etat. Et la suite sera frappée d'illégalité parce qu'on a fait seulement l'élection le 11 avril 2021 », a-t-il déclaré.
Bertin Koovi estime donc que le mandat actuel de Patrice Talon, débuté en 2021, doit être considéré comme le premier d'une nouvelle république, lui permettant ainsi d'être rééligible en 2026 pour un second et dernier mandat.
« Le débat actuel n'est pas une question de troisième mandat pour Patrice Talon, mais plutôt des possibilités pour lui d'être candidat à un second et dernier mandat dans la nouvelle République », a-t-il précisé.
Après avoir entendu les arguments des parties, la Cour constitutionnelle a renvoyé l'examen des quatre recours au 13 février pour rapport. Elle aura alors la lourde tâche de trancher sur la nature du cadre constitutionnel béninois et ses implications pour la candidature de Patrice Talon en 2026.
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