Dans une décision rendue publique ce matin du jeudi 6 février, la Cour constitutionnelle du Bénin a tranché le recours introduit par l'ex-ministre Christian Enock Lagnidé le lundi 27 janvier 2025. Par cette requête, Christian Enock Lagnidé sollicitait l'avis de la haute juridiction sur plusieurs questions constitutionnelles majeures.
Tout d'abord, le requérant évoquait la « prétention de l'entrée du Bénin dans une nouvelle République » suite à la révision constitutionnelle de 2019. Il soulignait notamment les changements apportés dans l'agenda électoral, la structure de l'institution présidentielle et la durée du mandat des députés.
Ensuite, le requérant Lagnidé soulevait la question de la probable éligibilité du président Patrice Talon à l'élection de 2026, au regard des nouvelles dispositions constitutionnelles issues de la révision de 2019.
En tant qu'ancien ministre et acteur politique expérimenté, Christian Lagnidé indiquait que sa requête visait à obtenir un "éclairage juridique" sur ces questions, afin « d'éviter toute interprétation erronée des textes fondamentaux ».
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Mais, dans son analyse, le rapporteur de la Cour constitutionnelle a estimé que la requête de Christian Lagnidé relevait d'une demande d'avis, ce qui n'est pas prévu par les dispositions constitutionnelles et organiques régissant la saisine de la Cour.
En effet, selon l'article 3 de la Constitution, « Tout citoyen a le droit de se promouvoir devant la Cour constitutionnelle contre les lois, textes et actes présumés inconstitutionnels ».De même, l'article 22 précise que « Tout citoyen peut saisir la Cour constitutionnelle sur la constitutionnalité des lois ».
« Il résulte de cette disposition que le citoyen ne peut saisir la Cour constitutionnelle que des cas de violation de droits humains ou du contrôle de constitutionnalité des lois, soit par voie d'action, soit au moyen d'une exception d'une constitutionnalité », a souligné le rapporteur.
Dans ces conditions, la Cour constitutionnelle a suivi les recommandations du rapporteur et a déclaré irrecevable la requête de l'ex-ministre Lagnidé.
Cette décision met un terme à la tentative de Christian Lagnidé de remettre en cause l'éligibilité du président Patrice Talon pour le scrutin de 2026, malgré les nombreux débats suscités par la révision constitutionnelle de 2019 au Bénin.
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