Le lundi 3 février 2025, une équipe de cinq juristes - Landry Angelo Adelakoun, Romaric Zinsou, Miguel Houéto, Fréjus Attindoglo et Conaide Akouedenoudje - ont déposé un recours à la Cour constitutionnelle du Bénin contre la requête formulée une semaine plus tôt par l'ex-ministre Christian Lagnidé.
Dans sa requête enregistrée le lundi 27 janvier 2025, Lagnidé avait saisi la Haute juridiction constitutionnelle pour obtenir des éclaircissements sur deux questions cruciales : « Le Bénin est-il entré dans une nouvelle République depuis la révision constitutionnelle de 2019 ? » et « Patrice Talon peut-il être candidat à l'élection présidentielle de 2026 dans le cadre de cette nouvelle configuration institutionnelle ? ».
Mais dans leur recours, les cinq juristes affirment que la démarche de Lagnidé « viole les articles 3, 119 et 122 de la constitution » et qu'elle n'est « rien d'autre qu'un réceptacle de violations de dispositions constitutionnelles et du règlement intérieur de la Cour constitutionnelle ».
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Selon eux, seul le président de la République est habilité à saisir la Cour constitutionnelle pour ce type de demande d'avis, conformément aux articles 119 et 122 de la Constitution. « La lecture croisée de toutes les dispositions évoquées permet de conclure sans aucune invention que l'autorité habilitée à saisir la Haute juridiction pour l'exercice initié par le requérant Lagnidé c'est bien le président de la République », affirment-ils.
Les cinq juristes requièrent donc que la Cour constitutionnelle se déclare compétente, constate la violation de la Constitution par Christian Lagnidé et déclare irrecevable sa requête.
Ils soulignent également que la célérité avec laquelle la Cour a programmé le dossier « est perçue par une opinion importante nationale et internationale comme une tentative de coup de force constitutionnel en gestation ».
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