Cette nouvelle audience dans le procès de l'homme d'affaires Olivier Boko et de ses co-accusés va-t-elle aboutir à un nouveau renvoi ? Depuis mardi 21 janvier 2025, les avocats des six accusés ont claqué la porte et ont laissé les juges de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) poursuivent l'audience sans eux.
Le motif ? La défense reproche à la Cour sa composition. Elle estime qu’au regard de l'article 254 du Code de procédure pénale en vigueur au Bénin, la composition d'une formation judiciaire siégeant en matière criminelle doit être de cinq magistrats dont un président et quatre assesseurs. Ce qui n'est pas le cas pour la formation judiciaire qui siège au procès en cours. Cette formation judiciaire est composée de trois juges dont un président de céans et deux magistrats assesseurs.
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Le juge a rejeté la demande des avocats et a décidé de joindre les exceptions au fond et a ordonné la poursuite des débats. Les avocats de la défense se sont déconstitués et ont quitté la salle d'audience. En raison de l’absence d'avocats pour défendre Olivier Boko et Oswald Homeky, l'audience ne pouvait plus continuer car la loi fait obligation aux accusés d'avoir des avocats pour une affaire en audience criminelle.
Mercredi 22 janvier, le procès qui a repris n'a pas pu prospérer en raison d'absence d'avocats constitués.. Olivier Boko et Oswald Homeky ont signalé à la Cour leurs difficultés de se constituer des avocats en raison des difficultés de téléphoner depuis la prison civile de Missérété. L'audience a été renvoyé à ce jeudi 23 janvier 2025.
Ce jeudi 23 janvier 2025, Olivier Boko, Oswald Homeky et Hugues Adjigbékoun sont arrivés dans la salle d'audience de la CRIET à 08 heure 21 minutes. Ils sont habillés en gilet de la prison civile de Missérété. À 10 heure 30 minutes, l'audience n'a pas encore repris.
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Après plusieurs heures d'attente, l'audience s'est finalement ouverte à 11 heures 49 minutes. La composition de la Cour n'a nullement changé comme l'ont demandé les avocats de la défense. Elle est de trois dont un président et deux magistrats assesseurs. Tous les accusés sont invités à la barre. La magistrate interroge en premier Olivier Boko. L’homme d'affaires Indique à la Cour qu'il n'a toujours pas pu joindre les avocats. « Nous sommes détenus 24h sur 24. Si le procureur spécial nous permet de voir nos avocats nous pourrions en constituer », a-t-il déclaré.
À son tour, Oswald Homeky confirme les propos de Olivier Boko « Je suis détenu 24 heures sur 24 dans les mêmes conditions que Monsieur Olivier Boko », a déclaré Oswald Homeky.
Boko et Homeky demandent une quinzaine de jours
Après ce premier débat, le président de céans interrogé à nouveau les accusés sur le délai nécessaire pour la constitution de nouveaux avocats. « J'ai besoin d'une quinzaine de jours pour me constituer de nouveaux avocats. C'est une affaire de confiance. C'est une situation particulière que je vis », a-t-il déclaré.
À son tour, Oswald Homeky demande également quinze jours pour se constituer des avocats.
Mario Mètonou veut des précisions
Le procureur spécial près la CRIET demande à connaître de façon concrète et pratique la liste des avocats que les accusés désirent commettre pour leur défense.
À cette question, Olivier Boko prend la parole. Il pointe à nouveau ses mauvaises conditions de détention. « Les parents ne nous rendent visite que les mercredis, samedis et dimanches et celà pour 15 minutes », souligne Olivier Boko avant d'indiquer qu'il n'a pas la liste des avocats et qu'il a besoin de moins de restrictions en prison pour préparer sa défense. « Je sollicite qu'on allège nos conditions de détention. Le procureur spécial sait très bien ce qu'il a à faire », a ajouté Oswald Homeky
La réplique de Mario Mètonou
Le procureur spécial prend à nouveau la parole. Il dénonce un film savamment mis en scène par les accusés et leurs avocats « Ils ont un autre agenda. Les avocats ont pour volonté de geler le procès », souligne le procureur spécial Mario Mètonou. Selon le magistrat, ils ont eu 24 heures qui leur a été accordée pour se préparer. « Ces incidents ne sont ni inédits ni nouveau. Ces incidents étaient attendus. (...) C'est un film dont je peux vous raconter là fin. C'est du dilatoire. Les règles existent pour régler ces mots », a déclaré le procureur avant de demander à la Cour : « Prenons-les aux mots ».
Le magistrat cite ensuite l’article 312 nouveau du Code de procédure pénale qui dispose que les débats ne peuvent être suspendus. Au regard de cette disposition, le délai de 15 jours est de trop, selon le procureur. Mario Mètonou demande à la Cour de prendre une décision d'avant dire droit (add) et d'accorder un délai de 5 jours aux accusés pour se constituer de nouveaux avocats. Le procureur sollicite de la Cour un renvoi du dossier au mardi 28 janvier 2025.
Olivier Boko et Homeky contestent
« J’ai écouté le procureur spécial mais il n'a rien dit par rapport à nos conditions de détention. Nous risquons de nous retrouver au même stade à la prochaine audience » a répondu Olivier Boko. Il demande au procureur de se prononcer sur leurs conditions de détention. L'ex-ministre Oswald Homeky appuie cette demande. Invité à se prononcer, Mario Mètonou décline la demande. La présidente de céans suspend l’audience à 12 heures 15 minutes pour se prononcer, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
La Cour accède à leur demande
L'audience a repris à 13 heure 15 minutes. Les accusés sont convoqués à la barre. La magistrate Christelle Adonon procède ensuite à la lecture de la décision avant dire droit sollicité par le procureur. Selon la décision, la Cour constate qu'à l'audience du mardi 21 janvier 2025 tous les avocats se sont déconstitués du dossier et que Olivier Boko et ses co-accusés n'ont pas d'avocats. Elle leur accorde un délai supplémentaire jusqu'au lundi 27 janvier 2025 pour se constituer de nouveaux avocats. La présidente de céans a annoncé que l’audience va reprendre le mardi 28 janvier 2025
Le procureur prend acte
Après la décision de la Cour, le procureur spécial près la CRIET Mario Mètonou a annoncé que les dispositions nécessaires seront prises par l’Agence pénitentiaire du Bénin (APB) pour faciliter le contact entre Olivier Boko, Oswald Homeky et leurs avocats. L'audience va reprendre mardi 28 janvier 2025, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
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