L'ouverture du procès opposant le Ministère public à Coffi Ange Olivier BOKO et Selbourne Oswald HOMEKY, accusés de tentative de coup d'État, a été marquée par de vives tensions. Dès le début des audiences, la défense a soulevé de graves irrégularités dans la composition de la chambre de jugement.
Selon les avocats, "la chambre de jugement ne comptait en effet que trois (3) juges, au lieu de cinq (5) en contradiction avec les dispositions pertinentes : d'une part, l'article 19 de la loi n°2018-13 du 02 juillet 2018 portant création de la CRIET telle que modifiée par la loi n°2020-07 du 17 février 2020 qui énoncent que la procédure applicable devant la CRIET est celle prévue au Code de procédure pénale ; d'autre part, de l'article 254 du Code de procédure pénale qui prescrivent qu'en matière criminelle, la juridiction est composée d'un Président et de quatre assesseurs."
Cette violation manifeste de la procédure a poussé la défense à annoncer sa "déconstitution", refusant de cautionner ce qu'elle considère comme une procédure illégale. "Une telle posture, bien qu'incompréhensible, est révélatrice de la gestion biaisée du dossier depuis l'enquête préliminaire", affirment les avocats dans leur communiqué.
La défense a également invoqué "des éléments objectifs jetant une ombre sérieuse sur l'impartialité de Madame Christelle ADONON, juge-président de la chambre." Selon eux, ces vices de procédure "d'une gravité exceptionnelle" rendent "illégitime toute poursuite des débats."
Mais dans un communiqué, le procureur spécial près la CRIET, Mario Mètonou a vivement réagi, qualifiant les choix de la défense de "manœuvres dilatoires et de chantage." Selon les avocats, le procureur aurait "tronqué l'alinéa et supprimé les trois premiers mots du texte dans un but de désinformation."
Depuis le début de cette affaire, BOKO et HOMEKY auraient par ailleurs fait l'objet d'un "traitement indigne", avec des "conditions de détention s'assimilant à la torture" et une "procédure inéquitable", selon la défense. Celle-ci dénonce notamment "l'absence de traçabilité de certains actes", le "rejet arbitraire des nullités" et des "décisions de justice entachées de faux."
Face à ces nombreuses irrégularités, les avocats réaffirment "avec force leur attachement à l'Etat de droit et à une justice transparente, respectueuse de la loi." Ils entendent poursuivre leur combat pour faire respecter les droits de leurs clients.
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