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CRIET : peine de prison requise contre un ex-officier de l'armée béninoise poursuivi pour incitation à la rébellion

Au Bénin, un ex-officier de l'armée risque trois mois de prison assortie de sursis et une amende. C'est la réquisition du parquet spécial ce jeudi 16 janvier 2025 contre le militaire poursuivi devant la chambre correctionnelle de la CRIET pour des faits d’incitation à la rébellion et de harcèlement par le biais d'un système électronique.

Des militaires béninois lors d'un défilé à Cotonou. © Présidence du Bénin

Des militaires béninois lors d'un défilé à Cotonou. © Présidence du Bénin

Un ancien intendant militaire de première classe des Forces armées béninoises (FAB) admis à la retraite risque désormais une peine de prison assortie de sursis devant la CRIET . Ce jeudi 16 janvier 2025, une troisième audience s'est ouverte dans son procès. Convoqué à la barre par le juge, le nommé A.K. , ancien colonel des Forces armées béninoises (FAB) a plaidé non coupable.

 

Selon l'accusation, il est reproché à l'ex-officier d'avoir diffusé dans deux groupes WhatsApp deux informations . La première est relative à un article du journal Libération qui évoque la relation entre Patrice Talon et l’ex-président nigérien Mohamed Bazoum. La seconde est relative à une vielle vidéo du capitaine Trékpo, ex-forestier radié des rangs des Eaux et Forêts.

 

Interrogé sur l’article du journal Libération qu'il a relayé, l'ex-officier affirme que c'est pour alerter les autorités militaires que des informations sensibles se sont retrouvées sur internet. « Je savais qu'il y a certains de mes patrons qui étaient dans les forums. Certains de mes patrons m'ont appelé après et nous avons discuté du sujet », a-t-il déclaré. Dans ces groupes WhatsApp, l'ex-militaire souligne qu'il y a des officiers, des ministres et des grands du pays. Mais pourquoi n'a-t-il pas saisi directement les autorités compétentes. Il a déclaré que son but en envoyant l’info est d'alerter les autorités.

 

LIRE AUSSI : Affaire 4 milliards FCFA disparus à la DGI : le procès de l’ex-régisseur Carlos Adohouannon s'ouvre lundi 20 janvier 2025 à la CRIET
 

Quant à la vielle vidéo du capitaine Trékpo, ex-forestier, l'ex-officier supérieur des Forces armées béninoises souligne que c'est un ami officier supérieur d'une puissance hostile au Bénin qui lui a envoyé la vidéo accompagné d'un texte. Cet ami, il le présente comme un attaché de défense. Selon sa déposition, l'ami officier supérieur a accusé le Bénin sur la base de cette vidéo de servir de base de déstabilisation. L’ex-officier supérieur de l’armée béninoise a déclaré avoir téléphoné à l'ami officier pour lui dire que ces déclarations sur le Bénin étaient fausses.

 

Réquisition du parquet spécial 


Après la déposition de l’ex-officier, le ministère public a requis trois mois de prison assortie de sursis et cinq-cents mille (500.000 ) francs CFA d'amendes contre l’ex-officier. Pour justifier sa réquisition, le procureur souligne que le prévenu n'a pas reconnu les faits mais qu'il reconnaît avoir relayé les informations querellées. « Ces arguments venant d'un ex-officier supérieur ne sont pas soutenables », a affirmé le deuxième substitut du procureur spécial. 

 

Pour le ministère public, les réseaux sociaux ne sont pas le cadre formel pour alerter les autorités même si des responsables sécuritaires sont dans les deux groupes WhatsApp. Le paquetier indique que dans ces groupes WhatsApp, il y a tout le monde.

 

La réplique de la défense 

 

Selon la défense de l'ex-officier supérieur, le commentaire sur l'élément vidéo ne vient pas de lui. L'intention à propager des fausses informations n'y est pas. La défense a demandé à la Cour de constater qu'il y a un défaut de l'élément intentionnel à la commission de l’infraction. Le délibéré du dossier a été renvoyé au jeudi 6 mars 2025.

 

Le prévenu est en effet poursuivi sans mandat de dépôt par le parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Il lui est reproché des faits d’incitation à la rébellion et de harcèlement par le biais d'un système électronique.

 

Ancien colonel intendant militaire de première classe parti à la retraite en février 2019, le nommé A.K, a été arrêté mi-juillet 2024 à son domicile à Calavi par la police républicaine. Il a été interpellé à la suite de ses publications dans un groupe WhatsApp jugées hostiles au régime de Patrice Talon en place au Bénin. Présenté au procureur spécial près la CRIET, il a été poursuivi sans mandat de dépôt.

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