C'était prévu pour le vendredi 20 décembre à Paris : la vente aux enchères d'un sceptre royal, la Récade du roi Béhanzin, appartenant à l'ancien royaume du Dahomey, sur le territoire de l'actuel Bénin. Mais à la dernière minute, cet objet emblématique a été retiré du catalogue de la maison de ventes Millon, sur demande expresse des autorités béninoises.
Selon plusieurs sources officielles citées par RFI, c'est bien la présidence béninoise qui est intervenue pour empêcher cette vente. Dès le matin même, Marie-Cécile Zinsou, présidente de la Fondation d'art Zinsou, avait pris la parole sur les ondes de RFI pour s'émouvoir de cette situation. Selon elle, la récade n'a pas été offerte aux troupes coloniales comme cela a pu être affirmé, mais bel et bien pillée à l'époque.
Dans la foulée, le chargé de mission de la présidence béninoise a sollicité en urgence l'appui du Service des musées de France. Celui-ci a alors contacté la maison de ventes pour lui demander de retirer la récade du catalogue. « Ils n'ont pas autorité pour le faire, mais c'est de la diplomatie », a commenté un cadre du cabinet Millon. Finalement, avec l'accord du propriétaire de l'objet - dont l'identité n'a pas été révélée -, la récade a bien été retirée de la vente.
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Mais cela ne constitue qu'une première étape. Car la récade du roi Béhanzin reste toujours à vendre, même si elle n'a pas été adjugée le vendredi 20 décembre 2024. Le Bénin pourrait donc désormais décider de se porter acquéreur de cet objet patrimonial, ou bien négocier avec les autorités françaises un mécanisme de restitution, à l'instar de ce qui a été fait pour une vingtaine d'œuvres en 2021.
Pour le gouvernement béninois, cette suspension de la vente est une victoire importante dans la préservation de son riche héritage culturel, longtemps spolié par la colonisation. La récade du roi Béhanzin est un symbole fort de l'histoire du Dahomey, et sa restitution éventuelle serait une avancée majeure dans la restitution du patrimoine africain.
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