Lors de leur sommet du 15 décembre 2024 à Abuja, les chefs d'État de la CEDEAO ont entériné l'accord qui fixe les bases juridiques et techniques du Gazoduc Afrique Atlantique (PGAA). Ce projet d'envergure, qui unit 13 pays de la côte atlantique et 3 pays non côtiers, incarne une vision ambitieuse d'interconnexion énergétique et de coopération panafricaine.
Au-delà de l'approvisionnement en gaz, le PGAA ambitionne de répondre au double défi de la sécurité énergétique et de l'industrialisation de la région. Il permettra l'acheminement du gaz nigérian, abondant mais sous-exploité, vers le Maroc et les pays traversés, réduisant ainsi leur dépendance aux énergies fossiles importées.
Avec un tracé de plus de 5 600 km, le Gazoduc Afrique Atlantique créera une véritable artère énergétique et économique reliant des régions aux besoins croissants en énergie. Les pays traversés, comme le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d'Ivoire et le Sénégal, pourront bénéficier directement du gaz pour électrifier des zones rurales, stimuler leur industrialisation et améliorer leur compétitivité.
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Le coût global du projet est estimé à plusieurs milliards de dollars, une somme colossale mais justifiée par les retombées économiques et stratégiques attendues.
La CEDEAO a appelé les partenaires au développement, tels que la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale, à jouer un rôle actif dans le financement du PGAA. L'implication du secteur privé, notamment des compagnies pétrolières et des fonds souverains, est également essentielle pour assurer la viabilité économique du projet.
Au-delà de l'énergie, le Gazoduc Afrique Atlantique représente un symbole d'unification et de coopération entre pays africains. Il pourrait servir de catalyseur pour d'autres initiatives régionales dans les domaines des transports, des télécommunications et des infrastructures agricoles, renforçant ainsi l'intégration économique du continent.
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