La nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre intervient dans un contexte politique très difficile pour le président Emmanuel Macron. Après la démission forcée de Michel Barnier le 5 décembre, le chef de l'État a dû trouver rapidement un successeur capable de s'imposer face à une Assemblée nationale dépourvue de majorité absolue.
Le choix de François Bayrou, un ancien adversaire devenu allié de poids d'Emmanuel Macron, peut être perçu comme un pari risqué. Cet homme politique chevronné, candidat à toutes les élections présidentielles depuis 2002, aura la délicate mission de former un gouvernement susceptible de survivre aux menaces de censure d'un Parlement profondément divisé. « Le président de la République a nommé M. François Bayrou Premier ministre, et l'a chargé de former un gouvernement », indique le communiqué de l'Élysée.
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Une tâche ardue dans un contexte de crise politique majeure, après la dissolution anticipée de l'Assemblée nationale en juin dernier. Les législatives qui ont suivi ont abouti à une chambre basse fragmentée en trois blocs (alliance de gauche, macronistes et droite, extrême droite), sans aucune majorité absolue. Principal défi pour le nouveau Premier ministre : faire adopter le budget 2025, dont la France est privée depuis le début du mois de décembre. Cette situation inédite témoigne de la fragilité du paysage politique français, miné par les divisions et les tensions.
François Bayrou devra user de tous ses talents de négociateur pour tenter de trouver des compromis et obtenir le soutien de différents groupes parlementaires. Avec son expérience et son positionnement de centriste, l'ancien président du Modem pourrait-il réussir là où Michel Barnier a échoué ? La route s'annonce semée d'embûches pour ce nouveau Premier ministre, dont le mandat sera scruté de près dans un contexte politique incertain.
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