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Décès de Fayçal Ouorou : Amnesty International dénonce les violences policières au Bénin

La section béninoise d'Amnesty International a fermement condamné mardi 10 décembre 2024 la mort du jeune Fayçal Ouorou, décédé dans des circonstances troubles lors d'une intervention de la police républicaine à Parakou le 19 novembre dernier. L’organisation dénonce les violences policières contre des citoyens au Bénin.

Le Directeur exécutif d'Amnesty International Bénin, Dieudonné Dagbéto

Le Directeur exécutif d'Amnesty International Bénin, Dieudonné Dagbéto

Amnesty International se prononce sur l'affaire Fayçal Ouorou. Lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la Journée internationale des droits humains, les responsables d'Amnesty International Bénin ont souligné que ce drame s'inscrit malheureusement dans un contexte de violences policières récurrentes dans le pays. 

 

« Nous avons documenté le cas récent du jeune parakois Fayçal Ouorou, un jeune de 27 ans qui a été retrouvé mort un petit matin dans le deuxième arrondissement de Parakou. Nous suivons de près cette situation de façon à ce que justice soit rendue pour la famille de Fayçal Ouorou et également pour que des garanties de non-répétition nous soient données afin que ces actes ne se répètent plus jamais dans notre pays », a précisé Glory Cyriaque HOSSOU, Coordonnateur médias et surveillance des droits humains à Amnesty International Bénin.

 

« Nous travaillons à ce que ce recours excessif à la force n'ait plus droit de cité dans notre pays », a déclaré Dieudonné Dagbéto, Directeur exécutif d'Amnesty International Bénin. L'organisation appelle les autorités béninoises à faire toute la lumière sur ce drame et à traduire en justice les responsables, quels qu'ils soient. Amnesty exige également des garanties pour que de tels actes ne se reproduisent plus à l'avenir au Bénin.

 

L’affaire Fayçal Ouorou 

 

Selon les éléments communiqués par le procureur, dans la nuit du 18 au 19 novembre 2024 vers 1 heure du matin, quatre policiers ont procédé à l'interpellation de Fayçal Ouorou et d'un conducteur de taxi-moto dans le quartier Nima, non loin du bar "FIESTA". « Après avoir vérifié leurs papiers, les agents de police ont intimé l'ordre à Fayçal Ouorou de leur remettre son téléphone portable, ou à tout le moins, de le déverrouiller. S'étant opposé à cette injonction, les agents de police lui ont porté des coups », a indiqué le procureur.

 

C'est le lendemain matin, mardi 19 novembre 2024 vers 8 heures, que le Commissaire du deuxième arrondissement de Parakou a informé le procureur de la découverte du cadavre de Fayçal Ouorou à proximité de la motocyclette. Selon le procureur, l'officier de police lui a précisé que la mort du jeune homme était survenue à la suite d'un accident de la circulation. 

 

LIRE AUSSI : Bavure policière au Bénin : le ministre de l'Intérieur Alassane Seidou promet des sanctions sévères allant à la radiation
 

Mais, « plus tard dans la nuit, des messages vocaux et diverses publications sur les réseaux sociaux ont fait état de ce que le décès de Fayçal Ouorou n'est pas dû à un accident de la circulation, mais à une bavure policière », a précisé le procureur.

 

Face à ces éléments contradictoires, le magistrat a décidé de s'autosaisir et d'ouvrir une enquête approfondie. Le mercredi 27 novembre 2024, les 11 policiers et l'agent de santé impliqués ont été auditionnés au parquet du tribunal de Parakou. « Au regard de toutes les déclarations reçues, 7 parmi eux ont été placés en détention provisoire et les 5 autres sous contrôle judiciaire, après l'ouverture d'une information judiciaire », a précisé le procureur Agboton.

 

Le corps de Fayçal Ouorou a même été exhumé dans le cadre des enquêtes sur le dossier, afin d'en déterminer les causes exactes du décès. La famille et les proches du jeune homme attendent désormais impatiemment que justice soit rendue.

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