Ce vote inattendu fait suite à des semaines de tensions entre le gouvernement et certains partis d'opposition, notamment le Rassemblement national (RN). Ce dernier, qui avait également déposé une motion de censure, a finalement décidé de voter la motion du NFP, ouvrant ainsi la voie à la démission du cabinet Barnier.
Lors des débats houleux à l'Assemblée, les différents chefs de file ont pris la parole. Éric Coquerel, du NFP, a estimé que cette censure « sonnait le glas d'un mandat » pour le président Macron. De son côté, Marine Le Pen a justifié le soutien du RN en invoquant des « institutions contraignantes », tout en précisant que ce n'était « pas de gaîté de cœur ».
En effet, depuis plusieurs semaines, le RN faisait pression sur Michel Barnier pour obtenir des concessions budgétaires. Le parti d'extrême droite est ainsi parvenu à fait plier le gouvernement sur des mesures comme le déremboursement de certains médicaments ou la hausse de la taxe sur l'électricité. Mais, le gouvernement a refusé de céder sur un dernier point : l'annulation de la désindexation des retraites sur l'inflation.
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Cette motion de censure adoptée ouvre désormais une période d'incertitude politique et budgétaire. Le Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, sur lequel le gouvernement était passé par le 49.3, est rejeté. L'avenir du socle commun entre la droite républicaine et les macronistes est également remis en question, le président du groupe LR à l'Assemblée ayant déjà fait savoir que cette alliance ne valait que pour le mandat de Michel Barnier.
Les regards se tournent désormais vers l'Élysée, où le Premier ministre devra remettre sa démission dans les prochaines heures. Emmanuel Macron aura alors la lourde tâche de lui trouver un successeur, moins de six mois après la dissolution de l'Assemblée nationale. Ce sera le quatrième Premier ministre de l'année 2024, dans un contexte particulièrement instable pour le pays.
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