Publicité

Affaire tentative de Coup d'État au Bénin : rejet des demandes de mesures d'instructions complémentaires sollicitées pour Olivier Boko et Oswald Homéky

Au Bénin, la Commission d'instruction de la CRIET a rendu le lundi 25 novembre 2024 un arrêt de refus d’accomplir des mesures d'instruction complémentaires dans l’affaire de tentative de coup d'État contre Patrice Talon. Dans ce dossier, l'homme d'affaires Olivier Boko et l’ex-ministre des Sports Oswald Homéky sont en prison depuis début octobre 2024.

L'homme d'affaires Olivier Boko , le colonel Tevoedjrè, l'ex-ministre Oswald Homéky

L'homme d'affaires Olivier Boko , le colonel Tevoedjrè, l'ex-ministre Oswald Homéky

Il n'y aura pas de mesures d'instruction complémentaires dans l'affaire tentative de Coup d'État contre Patrice Talon. Ainsi en ont décidé les juges de la Commission d'instruction de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Dans une interview accordée le mercredi 20 novembre 2024 à RFI, Me Ayodelé Ahounou, l'un des avocats de l’homme d'affaires Olivier Boko a annoncé que les juges instructeurs ont terminé l'instruction dans l’affaire présumée tentative de Coup d’État au Bénin. Il a déclaré que les conseils avaient sollicité des mesures d'instruction complémentaires.  

 

« Dans l'entendement des magistrats instructeurs, l’instruction est terminée. Ils nous ont mis le dossier à disposition. Ils ont visé des dispositions du Code pénal qui nous autorisent à formuler des demandes de mesures d’instruction complémentaires. Nous les avons sollicitées et elles sont utiles à la défense de notre client », avait indiqué Me Ayodelé Ahounou au micro de RFI.

 

Selon les informations de Libre Express, la Commission d'instruction de la CRIET a rendu le lundi 25 novembre 2024 dans ce dossier un arrêt de refus d'accomplir des mesures d'instruction complémentaires. 
 

Les mesures d'instruction complémentaires sollicitées par la défense 

 

Dans ce dossier, les conseils de l’homme d'affaires Olivier Boko et Oswald Homéky ont formulé leur demande de mesures d'instruction complémentaires en   vertu des dispositions de l'article 188 du code de procédure pénale en vigueur au Bénin. Cet article dispose que : « Aussitôt que la procédure est terminée, le juge d'instruction la communique aux conseils de l'inculpé et de la partie civile avant de l'adresser au procureur de la République pour ses réquisitions. Cette communication se fait par l'intermédiaire du greffier du siège de l'instruction ou s'il y a lieu, de la résidence des conseils. La procédure doit être retournée au juge d'instruction trois (03) jours au plus tard après l'avis donné aux conseils, de la mise à leur disposition au greffe du dossier de l'affaire.

 

Après avoir pris communication de la procédure au greffe, les conseils de l'inculpé et de la partie civile peuvent conclure par écrit à l'audition de nouveaux témoins, à des confrontations, expertises et tous actes d'instruction qu'ils jugeront utiles à la défense de l'inculpé et aux intérêts de la partie civile. Le juge d'instruction doit motiver l'ordonnance par laquelle il refuse de procéder aux mesures d'instruction complémentaires qui lui sont demandées. L'inculpé et la partie civile, par eux-mêmes ou par leurs conseils peuvent interjeter appel de cette ordonnance, ainsi qu'il est prévu à l'article 201 du présent code ».

 

LIRE AUSSI : Bénin : au procès de Steve Amoussou, ses avocats soulèvent une exception de nullité et demandent sa libération
 

C'est ainsi que par requêtes et conclusions, toutes en date du vendredi 15 novembre 2024, les conseils d’Olivier Boko et Oswald Homéky ont sollicité l'accomplissement de mesures d'instruction complémentaires. La défense sollicite une nouvelle audition du patron de la Garde républicaine, le Colonel Dieudonné Tevoedjrè sur la sincérité de ses déclarations sur Olivier Boko. Ils demandent également de nouvelles extractions des téléphones  de l’officier. Cette demande a été rejetée par la Commission d'instruction de la CRIET qui estiment que les auditions du Colonel et les extractions de son téléphone ont été suffisamment faites.
 

Par ailleurs, les avocats ont aussi demandé un comptage contradictoire des billets de banque saisis au domicile de l’inculpé Oswald Selbourne Homéky. L'argent saisi chez Homéky est en effet évalué à 1,5 milliards FCFA, selon le procureur. Pour la commission d'instruction, il n'en est plus question. Selon cette commission, dans le dossier de la procédure, il a été joint au réquisitoire introductif, un procès-verbal d'enquête préliminaire qui précise que la somme un milliard cinq cent millions (1.500.000.000) FCFA a été saisie au domicile de l'ex-ministre HOMEKY Selbourne Oswald lors de son interpellation et que lesdits fonds saisis ont été déposés en consignation à la Caisse de Dépôt et Consignation du Bénin (CDCB).

 

Dans son arrêt, la commission souligne que la fiche de consignation avec le récépissé du greffier en chef de la CRIET et le reçu du versement d'espèces de la Banque Of Africa BENIN en date du vendredi 03 octobre 2024 sont produits au dossier.  Conformément à la loi, la commission indique que la Caisse de Dépôt et de Consignation du Bénin (CDCB) est dépositaire de toutes les sommes d'argent objet de saisie dans le cadre d'une procédure et en certifie le montant et la qualité des billets et que la délivrance par la CDCB d'une quittance emporte traçabilité, intégrité et quantité des sommes d'argent saisies sans qu'il soit nécessaire d'ordonner un nouveau comptage des mêmes sommes d'argent.
 

Ainsi, les juges de la commission d'instruction ont déclaré recevables en la forme les demandes de mesures d'instruction complémentaires sollicitées par les conseils des inculpés BOKO Coffi Ange Olivier et HOMEKY Selbourne Oswald, mais au fond ont refusé de procéder aux mesures complémentaires sollicitées.
 

Ils voulaient renverser Patrice Talon, selon le procureur 

 

Dans ce dossier, le mardi 1er octobre 2024, deux hommes, Olivier Boko et Oswald Homéky, ont été écoutés par le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) et la commission d'instruction dans le cadre d'une affaire de tentative présumée de coup d'État. Après ces auditions, ils ont été placés en détention provisoire pour des faits présumés de « complot d'atteinte à la sûreté de l'État, de corruption d'agent public et de blanchiment de capitaux ».

 

Au cours d'une conférence de presse le mercredi 25 septembre 2024, le procureur spécial a révélé les détails de cette tentative présumée tentative de coup d'État contre le président Patrice Talon. Selon le procureur spécial Mario Mètonou, dès le 6 août 2024, Olivier Boko et Oswald Homéky auraient ouvert un compte bancaire au nom du commandant de la Garde républicaine, avec un premier dépôt de 105 millions de francs CFA. Puis, le 24 septembre, ils lui auraient remis 1,5 milliard de francs CFA en espèces, à bord d'un véhicule appartenant à Oswald Homéky.

 

Olivier Boko est un homme d'affaires influent et proche du président Talon. Sa candidature à l'élection présidentielle de 2026 était suscitée par plusieurs mouvements politiques. 

 

Dans la même catégorie
L'homme d'affaires Rock Niéri est recherché par la Justice béninoise

Bénin : la CRIET émet un mandat d'arrêt contre Rock Nieri, beau-frère d’Olivier Boko

Au Bénin, un mandat d'arrêt international a été émis contre Rock Nieri par la Commission d’instruction...

Entrée du tribunal de Parakou

Décès de Fayçal Ouorou à Parakou : 7 policiers sur 11 arrêtés déposés en prison, selon le procureur

Le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Première Classe de Parakou, Alain...

Page de couverture du livre

Nouvel Acte uniforme OHADA sur le recouvrement et les voies d'exécution : l'ouvrage de référence présenté à Cotonou

Le jeudi 5 décembre 2024, une cérémonie de présentation officielle de l'ouvrage : « Droit et pratique...

Commentaires

Aucun commentaire sur cet article

Laisser un commentaire