Cette décision intervient après que l'animateur politique malien Issa Kaou N'Djim ait tenu « des propos jugés gravissimes » par les autorités burkinabè, à l'encontre de la junte au pouvoir dans ce pays voisin, lors d'un débat télévisé sur Joliba TV. Depuis, N'Djim a été placé en détention à Bamako pour « offense commise publiquement envers un chef d'État étranger » et sera jugé le mardi 23 décembre 2024.
Mais c'est toute la chaîne Joliba TV qui en fait les frais, sa licence lui ayant été retirée par la HAC. Une mesure qui scandalise Noël Yao, président de l'Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA). « C'est avec tristesse, consternation et une grande indignation que l'UJPLA a appris cette nouvelle qui, en réalité, n'honore nullement ni le Mali, ni le processus actuel de transition dans ce pays. La liberté et la démocratie dont se targue le maître du Mali, ne va pas de pair avec cette façon d'attenter à la liberté de la presse et de compromettre le droit à l'information des citoyens maliens », a-t-il déclaré, rapporte RFI.
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Cette suspension de Joliba TV, à la demande des autorités burkinabè, illustre les bonnes relations entre les régimes militaires en place au Mali et au Burkina Faso, qui se sont rapprochés au sein de l'Alliance des États du Sahel. Elle porte un coup sévère aux libertés fondamentales dans ces deux pays sahéliens en proie à une grave crise sécuritaire.
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