Un changement dans la justice au Burkina Faso. Plus de toges inspirées de l’ère coloniale française dans les tribunaux. La cérémonie, qui s'est tenue à Ouagadougou, a été présidée lundi 18 novembre par le ministre de la Justice, Rodrigue Bayala. « C’est une grande satisfaction pour moi de présider cette cérémonie qui marque officiellement, d’une part, la fin du port des costumes d’audience hérités de l’ère coloniale et, d’autre part, le début du port des costumes d’audience en Faso Danfani. », a déclaré le ministre, rapporte l’Agence d'information du Burkina Faso. Ce changement s’inscrit dans une volonté plus large de promouvoir des pratiques qui renforcent l’identité burkinabè au sein des institutions.
Les nouveaux costumes, fabriqués à partir de cotonnades tissées par des artisans locaux, offrent une opportunité de soutenir l’économie nationale en valorisant la production locale. Le ministre Bayala a précisé que cette démarche s'inscrit dans la continuité de la vision du feu capitaine Thomas Sankara, dont les idéaux sont aujourd'hui repris par le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. « Le port de ces costumes d’audience en Faso Danfani vise à promouvoir notre identité culturelle et à redynamiser notre économie nationale », a-t-il souligné.
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L'impact économique de cette initiative est significatif. Contrairement aux anciennes toges, dont le coût était prohibitif, les nouvelles tenues en Faso Danfani sont cinq fois moins chères tout en maintenant une qualité élevée. Ce facteur économique est essentiel dans un contexte où les ressources de l'État doivent être gérées avec soin, apprend le ministre.
Abass Nombré, président du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouagadougou I, a également pris la parole pour saluer cette innovation. Il a décrit le choix du Faso Danfani comme « un choix symbolique en faveur de la valorisation de l’identité culturelle du Burkina Faso au sein des institutions ». Pour lui, cet événement n'est pas seulement une question de mode, mais un véritable renouveau qui apporte une nouvelle dimension de prestige aux acteurs du monde judiciaire. « Aujourd’hui, cet événement représente un renouveau et un moment de prestige pour les acteurs du monde judiciaire », a-t-il ajouté.
La décision de mettre en œuvre ce changement a été formalisée par un décret lors du Conseil des ministres du 23 octobre 2024. Ce geste témoigne d'une volonté politique forte de réaffirmer la souveraineté du pays tout en réinventant son image sur la scène nationale et internationale.
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