Des premières confrontations dans l’affaire présumée tentative de Coup d'État contre Patrice Talon. L'ancien ministre des Sports Oswald Homéky et l'influent homme d'affaires Olivier Boko, figure de proue de la galaxie politique du président Patrice Talon, ont été inculpés le mardi 1er octobre 2024 pour « complot contre la sûreté de l'État et corruption d'agents publics ». Depuis, leur dossier est instruit par la CRIET, la juridiction spécialisée dans la lutte contre la criminalité économique et financière au Bénin.
Lundi 11 novembre 2024, les deux hommes ont été convoqués une nouvelle fois par les juges d'instruction, dans le cadre d'auditions à huis clos. Au cours de ces séances, les magistrats ont organisé les premières confrontations entre les inculpés et certains témoins.
Selon les informations, Olivier Boko a d'abord été confronté individuellement à ses deux co-accusés, Oswald Homéky et le comptable de son beau-frère, Hugues Adjigbékoun. Il a ensuite été entendu face au colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè, le chef de la garde républicaine. Cet officier de l’armée béninoise n'est pas lui-même poursuivi dans cette affaire, mais aurait été approché par les deux hommes avec une proposition de subornation, dans le but d'obtenir son soutien pour renverser le régime du président Patrice Talon.
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De son côté, Oswald Homéky a également subi trois confrontations distinctes, toujours avec Olivier Boko, le comptable Hugues Adjigbékoun et le colonel Tévoédjrè. Ces auditions marathon ont duré plusieurs heures, entrecoupées de pauses.
Il s'agit d'une ènième comparution des deux inculpés devant la Chambre d'instruction de la CRIET. Selon une source bien informée citée par RFI, « il n'y a pas eu d'aveu » de leur part lors de ces confrontations.
Les avocats d'Olivier Boko et d'Oswald Homéky multiplient les recours contre leur placement en détention provisoire depuis le mardi 1er octobre 2024. Ils ont notamment formé un pourvoi en cassation contre le rejet de leurs demandes de remise en liberté par la CRIET. L'instruction de cette affaire sensible semble néanmoins toucher à sa fin, d'après certaines sources.
Olivier Boko et Oswald Homéky sont poursuivis pour « atteinte à la sûreté de l'État, complot d'atteinte à la sûreté de l'État, blanchiment de capitaux et corruption d'agent public ». Selon le parquet spécial, une somme de 1,5 milliard de francs CFA aurait été mobilisée par Olivier Boko pour tenter de corrompre le chef de la garde républicaine et mener à bien un coup d'État contre le régime du président Patrice Talon.
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