Vendredi 8 novembre 2024, le ministre burkinabè de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, a annoncé devant l'Assemblée législative de transition (ALT) que le gouvernement souhaitait revenir sur l'abolition de la peine de mort. Cette déclaration s'inscrit dans la « vision et les instructions données par le chef de l'État, le capitaine Ibrahim Traoré », a-t-il précisé.
Les détails du projet de loi n'ont pas encore été rendus publics. Mais une source juridique citée par RFI a indiqué que le rétablissement de la peine capitale pourrait concerner les « infractions à caractère terroriste, relevant de la trahison ou de l'intelligence avec des puissances étrangères ainsi que celles liées à une atteinte à la sûreté de l'État ».
Cette décision marquerait un net recul dans la protection des droits humains au Burkina Faso. En effet, la peine de mort avait été abolie en 2018 sous le précédent gouvernement civil de Roch Marc Christian Kaboré, dans un contexte de demande d'extradition de François Compaoré, le frère de l'ex-président Blaise Compaoré.
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Depuis l'arrivée au pouvoir du capitaine Traoré à la suite du coup d'État d'octobre 2022, les partisans de la peine capitale appellent régulièrement les autorités à la rétablir, dans le but de « décourager d'éventuels comploteurs ou complices d'actes terroristes », selon Amnesty International.
Pourtant, la dernière condamnation à mort prononcée au Burkina Faso remonte à 1988. Les défenseurs des droits humains s'inquiètent de ce projet de loi, qui s'inscrirait dans une logique d'autoritarisme et de répression de la dissidence sous le régime militaire en place.
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