Une deuxième audience s'est ouverte dans le procès de Florent Mahougnon. Placé sous mandat de dépôt mi-juillet 2024 par le parquet spécial de la CRIET, le tiktokeur Florent Mahougnon a comparu à nouveau ce jeudi 7 novembre 2024 un peu après 19 heures 45 minutes. Deux avocats assistent alors le prévenu. Il s'agit de Me Grimaud Luz Walter da Silva et de Me Omer Sylvain Tchiakpè.
À l’ouverture de l'audience, c'est Me Omer Sylvain Tchiakpè qui prend la parole en premier. L’homme de droit présente à la Cour un document d'un hôpital qui se trouve en France et dans lequel Florent Mahougnon était interné pour des raisons de troubles psychiatriques. « C'est de cet hôpital qu'il a fait les vidéos alors qu'il était interné », indique-t-il au sujet de son état de santé mentale au moment des faits qui lui sont reprochés.
L’avocat précise que son client n’était pas encore guéri et ne bénéficiait pas pleinement de ses facultés mentales quand il a fait les vidéos incriminées par la police républicaine. Me Omer Sylvain Tchiakpè soulignera à la Cour que Florent Mahougnon a été par le passé pensionnaire du centre psychiatrique Jacquot à Cotonou. Sur la base du document de l’hôpital français, l’avocat a demandé à la Cour de le remettre en liberté provisoire afin de lui permettre de continuer ses soins psychiatriques.
Cette demande est soutenue par un autre avocat de la défense, Me Grimaud Luz Walter da Silva. Ce conseil de Florent Mahougnon démontre à la Cour la nature délirante des discours de Florent Mahougnon sur les réseaux sociaux. Cet avocat va également souligner que ce sont les troubles mentaux diagnostiqués chez le prévenu qui l'amènera à se mettre sur les réseaux sociaux alors qu'il était interné. L’avocat va faire la même demande de remise en liberté provisoire du Tiktokeur.
Le parquet spécial demande le rejet
Le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) représenté par son deuxième substitut a émis des réserves sur cette demande de remise en liberté introduite par les avocats de la défense. Il a sollicité de la Cour un rejet de la remise en liberté provisoire de Florent Mahougnon. Le représentant du ministère public exprime des doutes sur l’authenticité du certificat médical présenté par les avocats à la Cour. Le magistrat indique que le code-barres sur le document de l’hôpital français ne fournit aucune information sur son authenticité après un checking.
L’autre argument évoqué par le procureur pour motiver sa réquisition de rejet est que le Tiktokeur n'a fait aucune crise de troubles mentaux depuis son placement en détention provisoire en juillet 2024. Le ministère public a donc demandé à la Cour de rejeter la remise en liberté provisoire de Florent Mahougnon.
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Le juge a renvoyé au jeudi 5 décembre 2024 le délibéré sur la demande en remise en liberté provisoire. Le Tiktokeur Florent Mahougnon retourne en détention en attendant la prochaine audience.
À l'issue du procès, Libre Express s'est rapproché des avocats du Tiktokeur Florent Mahougnon qui promettent d'apporter à la Cour toute autre preuve supplémentaire attestant de la déficience mentale de leur client. La défense n’entend pas baisser les bras dans ce dossier.
Poursuivi pour insultes envers la police
Dans ce dossier, le tiktokeur Florent Mahougnon a été arrêté mi-juillet 2024 par les agents du Centre national d'investigations Numériques (CNIN) pour s'être violemment pris à la police républicaine dans un live Tiktok. Alors qu'il a été arrêté pour des faits de harcèlement par le biais d'un système électronique envers la police républicaine, les enquêteurs de la CNIN vont découvrir des données informatiques à caractère cybercriminel dans son téléphone.
Le tiktokeur Florent Mahougnon, surnommé « El professor », est ensuite présenté au procureur spécial près la CRIET. Le magistrat a décidé de le placer sous mandat de dépôt pour des faits de harcèlement par le biais d'un système électronique et d'escroquerie par le biais d'un système électronique. Des faits punis par les articles 550 et 560 du Code du numérique en vigueur au Bénin. Convoqué à la barre lors d'une première audience en août 2024, Florent Mahougnon avait plaidé non coupable.
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