Dans le cadre de la lutte antiterroriste renforcée au Niger, le Comité national de gestion du fichier a récemment annoncé l'inscription de dix personnes sur le Fichier des personnes impliquées dans des actes terroristes (FPGE). Parmi ces nouvelles inscriptions figurent deux anciens ministres du gouvernement de Mohamed Bazoum, renversé par un coup d'État en juillet 2023 : Hassoumi Massoudou et Alkache Alhada.
Ces deux hauts responsables politiques sont poursuivis pour des chefs d'accusation particulièrement graves, tels que la trahison et le complot contre la sûreté de l'État. Leurs noms ont été ajoutés à ce fichier suite à l'ordonnance signée le 27 août 2024 par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et Chef de l'État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Ce texte vise à renforcer les mécanismes de lutte contre le terrorisme et les atteintes aux intérêts stratégiques du Niger.
Les personnes inscrites sur ce fichier font désormais l'objet de lourdes sanctions : interdiction de déplacement, gel de leurs avoirs financiers et économiques, ainsi que de leurs biens mobiliers et immobiliers. Elles risquent également une déchéance provisoire, voire définitive, de leur nationalité nigérienne en cas de condamnation.
Outre ces deux anciens ministres, la liste comprend aussi d'autres personnalités issues de l'armée, de la jeunesse et de l'administration, toutes poursuivies pour des chefs d'accusation similaires. Parmi elles, on peut citer l'ex-colonel Seydina Maman Kadela, Mahmoud Sallah, Safia Ekhya Amoumoun, ou encore Moussa Kounai, soupçonné d'être le chef d'une rébellion armée.
Ces inscriptions interviennent dans un contexte de lutte sans merci menée par les autorités nigériennes contre les menaces terroristes et les atteintes à la sécurité nationale. Elles font suite à la déchéance de nationalité de huit proches de l'ancien président Bazoum, décidée par un décret signé le 10 octobre 2024 par le président du CNSP.
Les personnes concernées disposent d'un délai de trois mois pour contester cette décision devant la Chambre administrative de la Cour d'État. Cela pourrait ouvrir la voie à des débats juridiques et politiques sur les motivations et la portée de ces sanctions sans précédent dans l'histoire du Niger
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