Si vous êtes influenceuse sur les réseaux sociaux, il faut désormais faire attention aux hommes qui vous contactent avec des promesses mirobolantes. Deux internautes connues sur les réseaux sociaux au Bénin en ont fait l’amère expérience après avoir été contactées par un généreux donateur de nationalité ivoirienne.
L’homme présenté comme un présumé cyber-escroc a été déposé en prison par le parquet spécial de la CRIET depuis le mois de juillet 2024. Il est reproché à cet Ivoirien des faits d'escroquerie via internet.
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Mardi 29 octobre 2024, une nouvelle audience s'est ouverte dans le dossier un peu après 13 heures. Ce sont deux victimes sur les trois qui ont porté plainte dans ce dossier qui sont venues raconter leurs mésaventures avec ce présumé cybercriminel qui leur promettait ciel et terre, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
La Tiktokeuse E.L.F témoigne
À l’ouverture de l'audience, c'est la Tiktokeuse E. L. F. qui est convoquée à la barre. Selon sa déposition, tout a commencé en mars 2024 lorsqu'elle a été contactée par l’Ivoirien sur le réseau social Instagram. Cet homme lui exprime son admiration et lui promet de lui faire un cadeau, une voiture. Le présumé escroc l’amène ensuite à CFAO Motors pour l’achat d'un véhicule Toyota de 11 millions de FCFA. Pour entrer en possession de son cadeau, la Tiktokeuse a fourni des documents dont son identifiant fiscal unique (IFU).
Mais au moment d'effectuer la transaction, ce généreux donateur lui dit que son compte bancaire est bloqué. Selon la déposition de la victime, l’Ivoirien lui a expliqué que c'est à cause du virement effectué sur son compte pour l’achat du véhicule que les autorités béninoises ont mis un verrou. En attendant que son compte bancaire ne soit bloqué, ce dernier demandera à la Tiktokeuse de lui prêter 500 000 FCFA.
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La Tiktokeuse affirme lui avoir donné l’argent dans l’espérance d’entrée en possession de son véhicule. Par la suite, le présumé escroc va se rapprocher de sa famille . Une semaine après, l’Ivoirien va multiplier les disputes et changer de comportement avec sa victime. Il demande à avoir une partie de jambes en l'air avec la Tiktokeuse. Ce qu'elle dit avoir refusé.
Le présumé escroc va aussi multiplier les chantages lorsqu'elle réclame son argent. « Pourquoi vous ne vous êtes pas rendu compte qu'il s'agissait d'une escroquerie », lui a demandé le juge. « J'étais sous l’effet de l’illusion », a répondu la Tiktokeuse à la question du juge, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Une autre influenceuse raconte sa mésaventure
Après la déposition de la Tiktokeuse, c'est autour de Y.A, une autre femme connue sur les réseaux sociaux, de raconter sa mésaventure. Tout commence en avril 2024 quand elle est contactée sur Instagram par le même homme. Ce dernier lui envoie des messages pour lui exprimer son admiration pour tout ce qu'elle fait sur les réseaux sociaux. Elle déclare que le présumé escroc lui a déclaré l’avoir vue au Finab.
Cette victime raconte que le jour de son anniversaire, soit le 12 juin 2024, elle est contactée par Mig Motors. L’entreprise de vente de véhicules automobiles lui annonce qu’un généreux donateur lui a acheté un véhicule de 18 millions FCFA. Et pour entrer en possession du véhicule, elle doit fournir les documents nécessaires. Elle a déclaré ne pas connaître le donateur et qu'elle s'est rendue à Mig Motors pour vérifier s'il y avait effectivement une telle commande en son nom. Une fois à Mig Motors, la victime indique qu'on lui confirmera l’existence d'une telle commande en son nom.
La victime a déclaré qu'elle a fourni les documents nécessaires pour entrer en possession du véhicule. Mais au moment de récupérer le véhicule, Mig Motors lui dit qu'en réalité l’Ivoirien a déposé un chèque sans provision et que la transaction pour l’achat du véhicule n'a finalement pas été conclue.
Contacté, l’Ivoirien lui indiquera que son compte bancaire a été bloqué en raison de ses activités dans le dossier du patron de 1xbet qui a été interpellé et qu'on lui reproche des faits de blanchiment de capitaux. Le prévenu a indiqué à la victime qu'il ne pourra plus payer le véhicule. Pendant ce temps, l’Ivoirien s'est rapproché de la victime. Il lui demandera un prêt de 150 000 FCFA en attendant de régler ses problèmes. La victime affirme avoir envoyé 30 000 FCFA par pitié. Après avoir découvert sa supercherie, Y.A a porté plainte au Centre national d'investigations Numériques (CNIN).
Demande de liberté provisoire pour l’Ivoirien
Après les dépositions des deux victimes, l'avocat de l’Ivoirien a introduit auprès de la Cour une demande de remise en liberté provisoire de son client. Pour justifier sa demande, l’avocat souligne que son client a déjà désintéressé les deux victimes et que son passeport est toujours gardé au CNIN.
À cette demande, le ministère public a sollicité un rejet. La représentante du procureur spécial de la CRIET souligne que le prévenu ne présente aucune garantie de représentativité et ne dispose pas de résidence sur le territoire béninois.
Le juge a renvoyé son délibéré sur la liberté provisoire au mardi 17 décembre 2024. À cette date, le réseau de téléphonie mobile MTN va également fournir à la Cour les relevés montrant que les deux victimes lui ont effectué des transactions de 500 000 FCFA et de 30 000 FCFA, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
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