Hama Amadou, décédé ce jeudi 24 octobre à l'âge de 74 ans, était une figure de proue de l'opposition politique au Niger. Apprenant la nouvelle de son décès auprès de son entourage, l'Agence Nigérienne de Presse (ANP) a souligné le rôle central joué par cet ancien Premier ministre et président de l'Assemblée nationale, qui s'était imposé comme le principal opposant au régime de renaissance renversé le 26 juillet 2023.
Homme politique aguerri, Hama Amadou avait gravi tous les échelons de l'administration publique nigérienne. Il avait notamment occupé les postes de sous-préfet, de directeur de cabinet à la présidence, de directeur général de l'ORTN (Office de Radiodiffusion et Télévision du Niger) et de ministre, avant d'être nommé Premier ministre à deux reprises, de 1995 à 2002 puis de 2007 à 2009, sous la présidence de Mamadou Tandja.
Un symbole de la lutte pour la démocratie
Élu à plusieurs reprises député, Hama Amadou avait également présidé l'Assemblée nationale jusqu'en 2013, date à laquelle son parti s'était retiré de la majorité présidentielle. "Porté candidat de son parti alors qu'il était en prison, il avait mis en ballotage le président sortant Issoufou en 2016", rappelle l’ANP qui souligne les vicissitudes d'un parcours politique, marqué par l'emprisonnement et l'exil.
L’opposant qui avait bénéficié d'une évacuation sanitaire vivait entre la France et Cotonou au Bénin jusqu'à la chute du régime de Mohamed Bazoum. Ces dernières années, l’opposant n'a jamais renoncé à son engagement politique malgré les épreuves traversées.
Car Hama Amadou était avant tout un combattant infatigable, prêt à affronter tous les vents contraires pour défendre ses idéaux. "De la conférence nationale à l'avènement du front de restauration de la démocratie en 1996 et pendant la période de Tazartché (continuité) en 2007, il a été l'incarnation même de la résilience et du courage politique", souligne l’Agence de presse nigérienne.
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Même ses adversaires les plus féroces reconnaissaient en lui "un adversaire redoutable, dont l'intelligence politique et la capacité à se réinventer étaient sans égal". Homme de conviction, il n'hésitait pas à dénoncer l'injustice, quitte à en payer le prix fort.
"Hama Amadou n'était pas exempt de controverses, c'est vrai. Mais n'est-ce pas le lot des hommes qui osent se tenir debout, dans un monde qui préfère l'ombre à la lumière ?" s'interroge l’article, saluant la détermination et l'intégrité d'un homme devenu "un symbole d'espoir" pour de nombreux Nigériens.
Avec la disparition de cette figure emblématique de l'opposition, le Niger perd l'un de ses plus ardents défenseurs de la démocratie, au moment où le pays reste encore en quête de stabilité politique.
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