Devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), trois détenus de la prison civile d'Akpro-Missérété ont comparu ce lundi 21 octobre 2024 pour répondre d'accusations de « complicité de harcèlement par le biais d'un système électronique » et de « complicité de publication de fausses nouvelles », rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Selon les faits, ces trois prisonniers sont soupçonnés d'avoir transmis depuis leur cellule des informations à l'activiste politique d'opposition Comlan Hugues Sossoukpè concernant les conditions de détention difficiles au sein de l'établissement pénitentiaire. Ils auraient notamment renseigné l’activiste de l'opposition sur la situation sanitaire critique du détenu Latif Radji, décédé le 1er juillet 2024 dans des circonstances qui ont suscité une vive émotion. Avant son décès, des images de Latif Radji, amaigri et menotté sur son lit d'hôpital, avaient en effet été largement relayées sur les réseaux sociaux après avoir été diffusées par l'activiste Comlan Hugues Sossoukpè. Ce qui avait provoqué une onde de choc dans l’opinion publique.
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Interrogés par le juge, les trois prévenus ont tous plaidé non coupables. Ils ont été assistés par les avocats Me Victorin Fadé et Me Renaud Agbodjo. L'un d'eux a déclaré avoir pris la décision d'informer Comlan Hugues Sossoukpè car le nouveau régisseur de la prison « ne les écoutait plus », notamment sur le fait que le défunt Latif Radji ne pouvait pas bénéficier de soins adaptés en raison de son absence de condamnation définitive. En effet, Latif Radji est resté en détention de 2020 jusqu'à son décès en juillet 2024.
Ce détenu a affirmé avoir transmis trois types d'informations à l'activiste : celles liées à l'état de santé critique de Latif Radji, les conditions d'hygiène déplorables avec des odeurs insoutenables dans les latrines de la prison, ainsi que les maltraitances subies par certains détenus. Ses deux co-prévenus seraient ceux qui lui ont apporté ces informations qu'il a ensuite fournies à Comlan Hugues Sossoukpè.
Le dossier a été renvoyé au 28 octobre 2024 pour les réquisitions et plaidoiries, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Commentaires
Kehounde
Notre pays est devenu invivable. Il vaut mieux quitter dedans.
22-10-24 à 02:48