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Coton africain : les producteurs veulent une plus juste rémunération de leur « or blanc »

Réunis en forum à Cotonou pour la Journée mondiale du coton, les principaux pays producteurs d'Afrique subsaharienne ont unanimement réclamé une meilleure valorisation de cette matière première essentielle à leurs économies. Ils entendent désormais peser davantage sur la chaîne de valeur du coton.

Des producteurs de Coton dans le nord du Bénin. © Présidence du Bénin

Des producteurs de Coton dans le nord du Bénin. © Présidence du Bénin

C'est un cri du cœur qui a résonné cette semaine ( du 07 au 08 octobre 2024) dans la capitale économique béninoise. Les représentants des cinq principaux pays producteurs de coton en Afrique - le Bénin, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et la Côte d'Ivoire - ont saisi l'occasion du Forum international du coton pour exprimer leurs doléances. Leur constat est sans appel : l'Afrique ne profite pas suffisamment des retombées de son "or blanc". 

 

« Ils veulent que l'activité qu'ils mènent soit reconnue à sa juste valeur sur le marché et dans les politiques publiques, afin d'obtenir une part équitable dans la répartition des bénéfices », a résumé Arouna Niang, ancien ministre malien du Commerce et de l'Industrie. 

Une voix qui fait écho à celle de la ministre béninoise du Commerce, Shadiya Alimatou Assouman, qui a plaidé pour une transformation locale accrue du coton plutôt que son exportation à l'état brut. 

 

« L'exportation du coton brut ne peut pas être un produit de lutte contre la pauvreté, mais plutôt l'exportation du coton transformé », a-t-elle affirmé. Un constat partagé par l'ensemble du groupe dit du "C4 plus", en référence aux quatre principaux pays producteurs africains - Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad - auxquels s'ajoute la Côte d'Ivoire. 

 

Actuellement, le taux de transformation du coton en Afrique ne dépasse pas les 25%. Un chiffre que le Bénin entend porter à 100% d'ici 10 ans, via notamment la création récente d'une zone industrielle dédiée à la transformation des produits agricoles. 

 

LIRE AUSSI : Le Bénin perd sa place de premier producteur de coton en Afrique

 

Pour la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, présente à Cotonou, le coton représente bien plus qu'une simple matière première. « C'est un levier essentiel pour la croissance économique et le développement rural en Afrique», a-t-elle souligné, plaidant pour des politiques commerciales plus équilibrées et une coopération internationale renforcée. 

 

Le ministre malien de l'Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, a pour sa part insisté sur l'urgence «d'industrialiser nos pays pour transformer nos matières premières, notamment le coton, afin de créer de la valeur ajoutée et des emplois ».

 

Un défi de taille pour ces pays africains, conscients que l'avenir de leur "or blanc" passe désormais par une meilleure maîtrise de l'ensemble de la chaîne de valeur cotonnière.

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