Tout commence par une nuit d'août 2024, où les services de sécurité béninois décident de jouer les James Bond en plein Lomé, la capitale togolaise. Leur mission ? Mettre la main sur Steve Amoussou, alias Frère Hounvi, ce chroniqueur qui n'a pas sa langue dans sa poche quand il s'agit de critiquer le président Patrice Talon. Depuis son refuge togolais, il s'en donnait à cœur joie, et visiblement, ça n'a pas plu à tout le monde de l'autre côté de la frontière à Cotonou.
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Et là, patatras ! Le Togo se réveille avec la gueule de bois diplomatique. Cotonou a frappé fort, et Steve Amoussou se retrouve embarqué manu militari vers la justice béninoise. On imagine bien le procureur togolais, furibard, rédigeant un communiqué au vitriol pour dénoncer cet acte qu'il qualifie de "violation flagrante du droit international". Rien que ça ! Et pour couronner le tout, des mandats d'arrêt pleuvent comme des confettis, visant même un haut responsable béninois. On n'est pas loin du thriller judiciaire, avec en prime une esthéticienne et un conducteur de taxi-moto pris dans la tourmente.
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Mais cette affaire, c'est un peu comme la partie visible de l'iceberg. Elle révèle surtout des tensions sous-jacentes entre ces deux pays qui, pourtant, ont longtemps joué les bons voisins. Le Togo n'a pas digéré l'histoire de Reckya Madougou, une opposante béninoise incarcérée pour 20 ans au Bénin. Un véritable coup de massue pour Lomé, qui voit rouge.
Alors, que va-t-il se passer maintenant ? C'est la question à un million de francs CFA ! Les deux capitales vont devoir jouer serré pour éviter que cette crise ne dégénère en une véritable tempête diplomatique. Parce que, soyons honnêtes, personne n'a envie de voir ces deux nations d'Afrique de l'Ouest se déchirer. Espérons qu'elles trouveront le chemin de la réconciliation, histoire de nous offrir un happy end digne de ce nom.
Ce billet a été écrit par Ozias Hounguè, rédacteur en chef du journal Libre Express.
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