L’opposition veut des explications sur le nombre élevé de décès dans les prisons béninoises. Dans une série de questions adressées par les députés de l'opposition, le gouvernement du président Patrice Talon est interpellé sur la situation préoccupante dans les établissements pénitentiaires béninois. Un récent rapport d'Amnesty International a en effet révélé que 46 détenus sont décédés entre janvier et juillet 2023 dans 4 prisons du pays.
Le député Habibou Woroukoubou et une dizaine d'autres députés de l'opposition ont adressé une série de questions écrites au gouvernement pour obtenir des éclaircissements sur cette situation.
Premièrement, ils sollicitent la confirmation officielle du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation, concernant ces 46 décès survenus dans 4 établissements pénitentiaires au cours de la période susmentionnée. Ils demandent également de connaître le bilan actualisé des décès de détenus depuis juillet 2023 jusqu'à la publication du rapport.
Les parlementaires s'interrogent ensuite sur les justifications avancées par le gouvernement face à ce taux de mortalité carcérale jugé élevé. Ils s'inquiètent également des allégations selon lesquelles des soins auraient été refusés à certains détenus, y compris en cas d'urgence, et souhaitent savoir si l'accès aux soins serait sélectif.
Enfin, les députés questionnent la disponibilité d'un personnel médical adéquat dans chacune des 11 prisons que compte le Bénin. Ils attendent également des précisions sur les mesures prises par les autorités pour améliorer les conditions de détention et les aligner sur les normes internationales en matière de droits humains.
Le gouvernement du président Patrice Talon a désormais l'obligation de fournir des réponses claires et détaillées à ces différentes interrogations, afin de rassurer l'opinion publique et de démontrer sa volonté d'agir pour préserver la dignité et le bien-être des personnes incarcérées.
Voici les questions adressées au gouvernement béninois par l'opposition
1- Le Garde des Sceaux, ministre de la justice et de la législation confirme- t-il l’information selon laquelle quarante-six (46) détenus sont morts entre janvier et juillet 2023 dans quatre (04) des prisons de notre pays?
2- Quelles justifications le gouvernement donne face à ce taux élevé de cas de décès des détenus au cours de la période de Janvier à juillet 2024 ?
3- De juillet 2023 au 1er août 2024, date de publication dudit rapport par Amnesty International, combien de détenus sont déjà décédés dans les onze (11) prisons que compte le Bénin ?
4- Selon Amnesty International, des soins seraient refusés à des détenus par le personnel infirmier ou administratif, y compris en cas d’urgence. Pourquoi ? N’ont-ils pas droit ?
5- L’accès aux soins des détenus serait-il sélectif ?
6- Existe-t-il un personnel médical adéquat au service des détenus dans chacune des onze (11) maisons d’arrêt du Bénin ?
7- Quelles sont les dispositions prises par les autorités béninoises pour améliorer les conditions de détention dans les onze (11) prisons du Bénin et se conformer aux normes internationales relatives au traitement des détenus en matière de droits humains.
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