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Retraite d'office à la police républicaine au Bénin : les vérités de l’ex-DGPN Houndégnon au gouvernement de Patrice Talon

L'ancien directeur général de la police nationale (DGPN), Louis Philippe Houndégnon, a vivement critiqué la décision du gouvernement béninois de mettre 315 officiers et sous-officiers de la police républicaine à la retraite d'office en janvier 2024. Il qualifie cette mesure de "fantaisie politique" et appelle le président Patrice Talon à réexaminer la situation.

L'ex-directeur général de la police nationale, Louis Philippe Sessi Houndégnon

L'ex-directeur général de la police nationale, Louis Philippe Sessi Houndégnon

Dans un entretien accordé aux médias Matin Libre et Reporter Média Monde et diffusé ce mardi 30 juillet 2024, Louis Philippe Houndégnon n'a pas hésité à critiquer vertement cette mesure prise par les autorités. Selon lui, elle constitue une "violation du principe d'égalité de traitement dans la fonction publique", un principe pourtant "défendu et protégé" par la Constitution béninoise et la Charte africaine des droits de l'Homme.

 

"Ce qui a fait qu'ils ont créé la situation des majors pour rétrograder les gens. Les gens ont déjà appartenu au corps d'officiers et vous les rétrogradez. Et au même moment, vous mettez des gendarmes en formation, sans même procédure d'officiers", s'est-il insurgé, dénonçant l'absence totale de "forme de procédure" et de "texte" pour justifier ces mises à la retraite.

 

L'ancien patron de la police nationale va encore plus loin, affirmant que cette décision relève d'une "fantaisie politique" du gouvernement. Selon lui, les autorités auraient ainsi cherché à "paupériser" certains hauts responsables de la police, alors même que parallèlement, des gendarmes étaient formés pour devenir officiers de police, "sans passer par la même procédure".

 

LIRE AUSSI : Mise à la retraite d'office des FDS au Bénin  : le Ministre de l'Intérieur affirme que la mesure n'est pas punitive

 

"Madame, sur quel critère on met les gens qui ont commencé par travailler le même jour à la retraite ? On met les uns à la retraite et on laisse les autres", s'interroge-t-il. L’ex-officier supérieur de la police républicaine dénonce un traitement inéquitable.

 

Houndégnon appelle le président Patrice Talon à "réexaminer" cette situation, car selon lui, "les policiers ne sont pas contents, les gendarmes non plus". “Que Patrice Talon veuille ou pas, je le lui dis dans les oreilles aujourd’hui. Il n’y a aucun juge au monde qui ne puisse me rétablir comme Général 5 Étoiles. Que cela se fasse en son temps ou pas, de mon vivant ou après ma mort, cela se fera. Parce que moi, mes ayant droit réclameront ces droits. Je suis à l’aise et je n’ai aucun problème. Mais, il faut que le pays marche”, a déclaré Houndégnon.

 

L'ex-DGPN a par ailleurs adressé ses "condoléances" aux parents des autres retraités d'office décédés, les invitant à garder "la tête haute" car la loi qui leur a été appliquée est, selon lui, "frappée d'inexistance juridique" faute de décret d'application. Il attend avec impatience les décisions de la Cour suprême et de la Cour constitutionnelle sur cette question.

 

"J'attends de voir ce que les magistrats de la Cour suprême vont dire quand ils vont recevoir les recours pour excès de pouvoir et j'attends aussi de voir ce que les sages de la Cour constitutionnelle vont dire concernant la loi 2020 qui met les gens à la retraite", a-t-il affirmé.

 

Houndégnon conclut son entretien en lançant un appel solennel aux juges : "Chers parents magistrats, c'est vous qui avez la destinée du pays en main, essayez de dire le droit, pour que nous ayons la paix. Nous avons besoin de paix, le pays n'appartient pas à un seul homme.”

 

 

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Commentaires

Aziz Moïse

Et pourtant c'est Fraternité Justice Travail

31-07-24 à 12:05

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