Une tension diplomatique entre Cotonou et Ouagadougou. Le jeudi 11 juillet 2024, lors d'un discours devant les forces vives de la nation burkinabè, le président Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d'État en 2023, a vivement accusé le Bénin d'abriter sur son sol deux importantes bases militaires françaises "dirigées contre" le Burkina Faso. Le dirigeant burkinabé a même affirmé disposer "d'enregistrements audio" prouvant la présence d'agents français dans ces prétendus centres d'opérations terroristes.
Face à ces déclarations fracassantes, le gouvernement béninois n'a pas tardé à réagir. Selon des sources diplomatiques, le ministère des Affaires étrangères a convoqué mardi 16 juillet 2024, David Kabré, l'ambassadeur du Burkina Faso en poste à Accra, au Ghana, pour lui signifier l'indignation de Cotonou. Le diplomate burkinabè a été reçu par le ministre des Affaires étrangères, Shegun Adjadi Bakari, qui lui a fait part du mécontentement des autorités béninoises face à ces "accusations sans fondements". Le Bénin a clairement souhaité exprimer son indignation face aux propos du président Traoré, qu'il juge infondés et diffamatoires.
Ces accusations du dirigeant burkinabè font directement écho aux vives tensions qui règnent entre le Bénin et des pays voisins, confrontés tous deux à la menace djihadiste dans la région. Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbedji, avait d'ailleurs dénoncé avec véhémence ces allégations, rappelant que les attaques terroristes sur le sol béninois provenaient davantage du Burkina Faso et du Niger voisins.
Les accusations sans preuves du président Ibrahim Traoré risquent de fragiliser davantage cette coopération bilatérale déjà éprouvée par la crise sécuritaire dans la zone.
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