Présidentielle 2026 au Bénin : Kemi Seba ou la tentation populaire d'une troisième voie

Au Bénin, l'attention politique est actuellement focalisée sur une question qui anime les débats : Kemi Seba sera-t-il le candidat de l'opposition lors des élections présidentielles de 2026 ? Cette interrogation suscite une effervescence à la fois dans les rues et les cercles politiques avertis, et ne cesse d'alimenter les discussions. Loin des discours idéologiques habituels, le pourfendeur de la françafrique veut matérialiser son rêve caché : prendre le pouvoir politique et l’incarner.

Une simple vidéo diffusée le vendredi 19 avril 2024 sur TikTok a suffi pour déclencher une avalanche de réactions sur l'internet béninois. Kemi Seba y affirme : "Le Bénin ne sera plus en 2026, la chasse gardée de la Françafrique ou de tout autre système néocolonial." Cette vidéo a été visionnée par des millions de Béninois sur tous les réseaux sociaux, créant un véritable raz-de-marée. Il est indéniable que Kemi Seba reste à ce jour la personnalité politique béninoise la plus suivie sur internet, avec 1,3 million de followers sur Facebook, plus de 305 000 sur Instagram, près de 265 000 sur Twitter et 307 000 sur TikTok.

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Cet impact ne se limite pas aux réseaux sociaux. En effet, Kemi Seba a démontré sa capacité à rassembler des foules lors de ses meetings à Parakou, Cotonou ou Calavi, suscitant un engouement qui ne cesse de croître. Ce militant panafricaniste qui ne cache désormais pas sa proximité des cercles russes se déclare prêt à former des alliances avec toutes les forces susceptibles de concourir à la prise du pouvoir face aux soutiens de l'actuel chef de l'État, Patrice Talon. "Nous enchaînons quotidiennement des consultations prometteuses avec diverses forces d'opposition (partis politiques et associations de la société civile) et nous nous battrons pour que le candidat choisi par l'opposition remporte les élections face au camp de la Françafrique à la tête de l'État béninois actuellement", déclare-t-il.

Pour Kemi Seba, la victoire sera à l'opposition en 2026, quelles que soient les difficultés que le pouvoir pourrait mettre en place : "Code électoral discriminant ou pas, tricheries ou pas, menaces de mort ou pas, le clan du président Patrice Talon ne gagnera pas ces élections."

Aujourd'hui, ce phénomène politique inquiète de plus en plus de personnalités politiques de premier plan, y compris au sein du palais présidentiel de la Marina. Kemi Seba, défenseur acharné de l'Afrique contre la Françafrique, se distingue dans le paysage politique local et le pouvoir en place ne s’attendait pas à sa présence dans l'équation pour les élections présidentielles de 2026.

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Avec un profil singulier, Kemi Seba incarne à la fois la jeunesse et une expérience militante de près de vingt ans. Son rayonnement international et son réseau de contacts lui confèrent une stature d'homme d'État présidentiable, faisant de lui un opposant difficile à faire taire ou à intimider. Dans le contexte actuel, marqué par une émancipation croissante de l'Afrique vis-à-vis de l'ingérence coloniale, tous les éléments semblent réunis pour l'émergence d'une troisième voie au sein du paysage politique béninois.

Au-delà de la question de la candidature de Kemi Seba pour 2026, ce qui suscite le plus d'intérêt pourrait être l'enthousiasme  autour de sa potentielle candidature. Cela témoignerait de l'aspiration de la population à participer activement au débat public et à la vie démocratique.

Après une série d'élections marquées par un faible taux de participation, l'arrivée de Kemi Seba sur la scène politique béninoise va certainement apporter un vent de fraîcheur et susciter un regain d'intérêt chez de nombreux citoyens. Mais interrogeons-nous un militant panafricaniste peut-il être un bon dirigeant politique ?

La route vers les élections présidentielles de 2026 est encore longue et le président en exercice, Patrice Talon, n'a pas encore dit son dernier mot. D’ailleurs, la route qui mène à la présidentielle 2026 au Bénin ressemble plutôt à un labyrinthe, tout comme les opposants,  Kemi Seba ne sera pas épargné.