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RDC : 20 ans de prison requis contre le journaliste Stanis Bujakera pour un article dans Jeune Afrique

En RDC, le journaliste congolais Stanis Bujakera est jugé pour un article ayant mis en cause les renseignements militaires dans la mort d'un opposant. Après six mois d'incarcération, le procureur a requis une peine de 20 ans de prison à l'encontre du journaliste, suscitant de vives réactions.

Une caricature du journaliste Stanis Bukajera Tshiamala

Une caricature du journaliste Stanis Bukajera Tshiamala

Un journaliste risque 20 ans de prison en République démocratique du Congo.  Stanis Bujakera, directeur adjoint du média en ligne congolais Actualité.cd, a été arrêté le 8 septembre 2023 et est accusé de contrefaçon, faux en écriture, usage de faux et propagation de faux bruits. Selon le procureur, il aurait fabriqué et distribué une note des renseignements civils mettant en cause les renseignements militaires dans la mort de Chérubin Okende, un opposant politique retrouvé mort dans sa voiture en juillet 2023. Il est notamment reproché au journaliste d'avoir fabriqué une note attribuée à l'Agence nationale des renseignements (ANR). Cette note a été exploitée par Jeune Afrique pour un article sur les circonstances de la mort du député Cherubin Okende.

 

La justice a conclu à un suicide, ce qui a provoqué l'indignation des proches de Chérubin Okende et de son parti, qui dénoncent un assassinat. Stanis Bujakera aurait cherché à "imputer" la responsabilité de cette mort au président congolais Félix Tshisekedi et à son entourage, selon le procureur.

 

LIRE AUSSI : RDC : le président Félix Tshisekedi largement réélu 

 

 

 

L'avocat de la défense, Papy Niango, a fait valoir lors d'une interview avec la Deutsche Welle qu'une contre-expertise avait infirmé le premier rapport du parquet. Il a plaidé pour l'acquittement total de son client.

 

Stanis Bujakera est également correspondant pour le magazine Jeune Afrique et pour l'agence de presse internationale Reuters. Son arrestation et son procès ont attiré l'attention de l'ONG Amnesty International, qui a qualifié cette affaire de montée de toutes pièces et une parodie de justice. L'organisation a une nouvelle fois demandé la libération immédiate du journaliste.

 

Le tribunal rendra son verdict d'ici le 20 mars 2024. L'affaire de Stanis Bujakera soulève des questions sur la liberté de la presse en RDC et sur les pressions exercées sur les journalistes qui osent critiquer ou enquêter sur des sujets sensibles.
 

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Commentaires

Franck

Venez éclairer ma lanterne 🏮 ! Une telle demande pour un délit de presse, est-ce aussi de la justice ?

09-03-24 à 01:46

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