Usant de sa proximité avec le DGPR, un homme se retrouve devant la Cour de représsion des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Lundi 4 mars 2024, un homme placé sous mandat de dépôt depuis quelques semaines a été entendu par les juges de la CRIET sur les faits qui lui sont reprochés. Le prévenu âgé d'une trentaine d'années environ est poursuivi pour des faits d'escroquerie par le biais d'un système électronique.
Selon des lectures de son procès-verbal faites par le juge et le ministère public lors de l'audience, des données cybercriminelles ont été retrouvées dans son téléphone. Le prévenu se faisait passer sur internet pour l'opposante Reckya Madougou et opérait dans l'arnaque. Les enquêteurs de la police républicaine ont notamment retrouvé en sa possession une pièce d'identité comportant sa photo mais avec un faux nom, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Menaces sur les policiers
Les enquêtes préliminaires de la police renseignées sur le procès-verbal ont aussi révélé que le prévenu a fait enregistrer sur l'application Truecaller des numéros de téléphone au nom du Directeur général de la police républicaine. Avec ces numéros, le prévenu appelait des policiers et des commissariats pour leur donner des consignes et pour les menacer de mutation en cas de refus d'obtempérer. La lecture du procès-verbal par la Cour révèle que le prévenu prend de l'argent chez des policiers pour leur garantir des mutations dans de bons commissariats de police. Le prévenu, apprend la Cour, intervenait dans les procédures au niveau des commissariats de police notamment pour faire libérer des motos saisies.
Son dernier fait en date est celui qui l'a conduit en prison. Le prévenu a pris 54 000 F chez un policier muté dans la commune de Tchaourou dans le nord du Bénin. C'est ce policier qui a porté plainte contre le prévenu, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Il rejette les faits
Convoqué à la barre, le prévenu a rejeté d'emblée les faits de cybercriminalité mis à sa charge par le parquet spécial. Il a plaidé non coupable affirmant qu'il est un innocent et qu'il ne savait rien de ces faits. Après avoir rejeté les faits, un débat houleux s'engage entre la Cour et le prévenu.
Dans sa déposition, il reconnaît sa proximité avec le Directeur général de police républicaine se présentant comme son beau-frère. Le prévenu a indiqué à la Cour qu'il fréquentait régulièrement la maison du patron de la police. Mais, il confie qu'après son arrestation et après quelques jours de garde à vue, il a été présenté au DGPR.
Selon sa déposition, le Directeur général de la police républicaine lui a déclaré qu'il a vu les données cybercriminelles qui ont été retrouvées dans son téléphone et qui lui a demandé d'aller répondre des faits devant la justice. Le prévenu a toujours nié les faits lors de l'audience. Après sa déposition, le juge a renvoyé son dossier au lundi 29 avril 2024 pour continuation et pour convoquer le policier plaignant, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Dans un communiqué publié le lundi 22 janvier 2024, le Directeur général de la Police républicaine (DGPR), Soumaïla Yaya, avait mis en garde contre l'usurpation de son titre pour intervenir dans les procédures judiciaires au niveau des commissariats de police au Bénin. « Le Directeur général de Police républicaine se désolidarise de ce comportement très peu orthodoxe et met en garde leurs auteurs contre les déconvenues qui en découleraient », avait-il indiqué dans le communiqué.
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