La CEDEAO risque de frapper à nouveau le Mali de sanctions économiques et financières. Son président en exercice, Umaro Sissoco Embalo n’exclut pas cette possibilité dans le dossier des 46 soldats ivoiriens qui oppose la Côte d’Ivoire et le Mali. « Tout est possible. Tout est sur la table », a-t-il déclaré dans une interview à RFI. Pour lui, il y a de fortes chances que le Mali se heurte à des restrictions venant de l’organisation sous régionale dont il gère la présidence.
« On va réexaminer aussi, depuis que l’on a levé les sanctions, où nous en sommes. Parce que l’on ne peut pas banaliser notre organisation sous régionale. Il y a des principes de la CEDEAO et tout le monde doit les suivre », va-t-il ajouter. Sur ce, le Mali doit s’attendre à des sanctions au cas où il insiste sur sa proposition d’échange.
On va réexaminer aussi, depuis que l’on a levé les sanctions, où nous en sommes. Parce que l’on ne peut pas banaliser notre organisation sous régionale. Il y a des principes de la CEDEAO et tout le monde doit les suivre
Militaires missionnés, mais pas mercenaires
Les militaires ivoiriens interpellés au Mali sont-ils des mercenaires ou envoyés dans le cadre d’une mission de l’ONU ? Le président de la Guinée-Bissau affirme au micro du média français qu’ils ne sont pas des mercenaires, mais des otages du régime malien. « Moi, je pense que ce ne sont pas des mercenaires. On vient de voir, avant-hier, la déclaration du Secrétaire général des Nations unies (Antonio Gutierres, ndlr) qui dit que ce ne sont pas des mercenaires. Moi, à la place des Maliens, j’aurais relâché ces 49 soldats », signale-t-il.
Moi, je pense que ce ne sont pas des mercenaires. On vient de voir, avant-hier, la déclaration du Secrétaire général des Nations unies (Antonio Gutierres, ndlr) qui dit que ce ne sont pas des mercenaires. Moi, à la place des Maliens, j’aurais relâché ces 49 soldats
Le dimanche 10 juillet 2022, 49 soldats ivoiriens ont été arrêtés à l’aéroport de Bamako en provenance d’Abidjan. Selon les autorités maliennes, ces soldats étaient présents sur le territoire en tant que mercenaires. Une affirmation que la CEDEAO et l’Union européenne réfutent en précisant que les soldats ivoiriens ne sont pas des mercenaires. Du côté de la Côte d'Ivoire, les soldats sont retenus comme des otages. Ceci parce que le Mali propose leur libération sur condition.
Le Mali propose un échange et met la CEDEAO en garde
Dans le cadre d’une médiation menée par le Togo, trois femmes militaires parmi les 49 soldats arrêtés seront libérées. À la demande de libérer les 46 soldats ivoiriens restants, le Mali a proposé une offre. Pour l’Etat malien, la libération des soldats ivoiriens est conditionnée à l’extradition des opposants maliens en exil en Côte d’Ivoire. Une proposition malienne qui a été très tôt rejetée par la partie ivoirienne qui parle de soldats pris en « otages » et menace de saisir la CEDEAO. Cette réaction ivoirienne a suscité la colère du Mali. Pour les Maliens, il s’agit d’une affaire dont le règlement est « purement judiciaire et bilatéral ».
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Dans ce sens, le Mali affirme ne pas se sentir concerné par les initiatives prises par la Côte d’Ivoire et la CEDEAO pour le dénouement de l’affaire. C’est ce qu’il a notifié dans sa réponse aux autorités ivoiriennes suite à la convocation d’une réunion d’urgence de la CEDEAO. Dans son communiqué, le Mali a mis en garde l’institution sous régionale, la CEDEAO, contre une quelconque prise de partie ou instrumentalisation.
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