Une nouvelle échéance pour l'Éco. La création d’une monnaie unique n’est pas chose facile. C’est un long processus très compliqué qui nécessite l’implication de toutes les parties prenantes. Devant les députés le jeudi 11 janvier 2024 au cours de l’examen du projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de coopération du 21 décembre 2019 entre les gouvernements des Etats membres de l’Union monétaire ouest-africaine et le gouvernement de la République française, le ministre de la justice Yvon Détchénou qui représentait le ministre de l'économie Romuald Wadagni a indiqué que le passage du franc CFA à la monnaie unique Éco ne doit pas être une chose précipitée. « Il ne s'agit pas tout de suite d'adopter l'Éco. Il s'agit là maintenant de commencer à remplir les conditions pour pouvoir adopter l'Éco. Donc on ne change pas avec cet accord le franc CFA en Éco, on vient juste remplir un certain nombre de conditions qui permettent aux Etats membres de l'UEMOA qui ont le franc CFA en commun de reprendre la possession et de reprendre la gestion de la monnaie qui les unit » a-t-il déclaré.
Ainsi, cette idée de monnaie unique qui est sur la table depuis 2009 connaît des difficultés qui font que l’adoption de cette monnaie est reportée à chaque échéance. De 2015, les pays de la CEDEAO sont arrivés à 2020 qui a une nouvelle fois reportée en 2027. Mais cette nouvelle échéance peut aussi connaître des difficultés. C’est ce qu’affirme le ministre de la justice lors de son intervention devant les députés : « Une autre échéance est posée en 2027 et peut être tiendra-t-elle si nous arrivons à remplir ou si les Etats qui veulent s'arrimer à cette monnaie unique arrivent à remplir un certain nombre de critères de convergence».
Des critères définis pour la monnaie Eco
Selon le ministre, quatres critères ont été définis. Il s’agit du déficit budgétaire, du taux annuel d'inflation, des réserves de change brutes évaluées par mois d'importations et du financement du déficit budgétaire par la Banque centrale. Lesquels critères ne sont pas encore totalement remplis par les pays membres de la CEDEAO.
Aussi, il se pose le problème de l’Etat qui abritera la banque centrale. « Les États qui sont en promotion constante de cette monnaie panafricaniste se battent pour abriter la banque centrale, que ce soit le Ghana, que ce soit le Nigéria ou que ce soit maintenant sur notre zone UEMOA, la Côte d'Ivoire.
À ce jour, il y a encore ces questions à trancher pour pouvoir savoir s'il faut une monnaie unique, comment la centraliser, comment avoir une banque centrale qui puisse faire, émettre, contrôler, vérifier, promouvoir cette monnaie unique », a clarifié Yvon Détchénou.
Tant de problèmes que doivent résoudre les chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO. Arriveront-ils à le faire avant échéance ? Rendez-vous en 2027.
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