Les États-Unis cherchent à développer une nouvelle stratégie pour faire face à la menace combinée de l'influence chinoise et des groupes terroristes en Afrique de l'Ouest. Dans ce but, les États-Unis veulent renforcer leur capacité à surveiller et à répondre aux activités terroristes tout en soutenant leurs alliés démocratiques en Afrique de l'Ouest.
Le Wall Street Journal rapporte dans une publication datée du mercredi 3 janvier 2024 que les États-Unis sont en phase de négociation avec le Ghana, la Côte d'Ivoire, et le Bénin pour obtenir l'autorisation d'utiliser leurs aérodromes pour déployer des drones de surveillance militaire non armés. Ces pays, bien que relativement stables et prospères, font face au risque de retombées liées à la présence de groupes jihadistes dans la région du Sahel, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Selon le média américain, les discussions actuelles font suite au récent coup d'État au Niger, qui a conduit les États-Unis et la France à réévaluer leurs présences militaires en Afrique de l'Ouest. En octobre 2023, la France et les États-Unis ont annoncé qu'ils étudiaient activement d'autres pays pour accueillir leurs bases de drones pour des missions de lutte contre le terrorisme et de surveillance.
Alors que la France se retire de ses anciennes colonies en Afrique de l'Ouest, les États-Unis cherchent à combler le vide laissé et à éviter que d'autres puissances, telles que la Russie et la Chine, n'établissent des présences militaires supplémentaires dans la région.
Coopération et partage d'Informations avec les alliés Africains
Une fois ces bases implantées, les États-Unis ont l'intention de partager les renseignements recueillis par ces drones avec leurs partenaires africains. Ceci, afin de renforcer leur sécurité et stabilité. Cette démarche souligne l'importance de la coopération régionale et du renforcement des capacités pour promouvoir la stabilité dans la région.
Selon le Wall street journal, les négociations actuelles pour l'établissement de bases de drones dans ces trois pays d'Afrique de l'Ouest marquent un changement significatif dans la stratégie américaine pour la région. Alors que les enjeux géopolitiques s'intensifient, ces développements soulignent l'importance croissante de l'Afrique de l'Ouest dans la politique mondiale. Les ambitions militaires croissantes de la Chine et de la Russie en Afrique de l'Ouest posent un défi direct aux intérêts américains. La Chine cherche en effet à établir sa première base navale permanente sur la côte atlantique.
Le Général James Hecker sur les discussions en cours
Les États-Unis envisagent donc d'utiliser les bases de drones installées dans ces trois pays pour dissuader les activités chinoises, tout en surveillant de près les évolutions diplomatiques dans la région. Le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique, a déclaré qu'ils examinaient plusieurs endroits pour les bases de drones, mais que rien n'était confirmé. Il a souligné que les discussions étaient en cours avec certains pays, tout en insistant sur la recherche d'une solution pacifique dans le contexte des efforts diplomatiques actuels au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Une extension stratégique de la présence américaine au Niger
Actuellement, les États-Unis exploitent des drones militaires depuis une base au Niger, près de la ville d'Agadez, considérée comme leur atout le plus stratégique en Afrique subsaharienne. La portée limitée de cette base a motivé les États-Unis à envisager des bases de drones plus proches de l'océan Atlantique, élargissant ainsi leur capacité de surveillance.
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L'utilisation prévue de ces bases de drones vise à renforcer la capacité des États-Unis à surveiller et à réagir aux activités des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique dans la région sahélienne. Elle constitue également une réponse directe aux ambitions maritimes de la Chine, cherchant à prévenir l'établissement d'une base navale chinoise permanente sur la côte atlantique.
Les États-Unis font face à des défis dans la réalisation de ces projets, notamment les réticences de certains pays africains à accueillir des bases militaires étrangères. L'histoire montre que des propositions similaires, comme celle rejetée par le Ghana en 2008, ont suscité des inquiétudes liées à la souveraineté et à l'opinion publique.
Commentaires
Dari Toussaint
Nous ne voulons pas les militaires américains sur le territoire africain . l'Afrique a assez des soldats pouvant combattre contre le terrorisme.
13-01-24 à 04:02