Vers une débâcle pour l'opposition qui veut la libération des détenus politiques et le retour au Bénin des exilés politiques ? Ce mercredi 3 janvier 2024, des députés membres de la Commission des lois de l'Assemblée nationale du Bénin se sont penchés sur la proposition de loi du parti d'opposition Les Démocrates. Il s'agit en effet de loi spéciale portant amnistie et/ou abandon des poursuites judiciaires au profit de personnalités politiques pour des faits criminels.
Après les travaux devant cette commission chargée d'étudier cette proposition de loi, les députés de la mouvance présidentielle de Patrice Talon, majoritaires, ont voté contre. Ainsi, dix-sept (17) parlementaires, membres de cette Commission, ont opté pour le rejet de cette proposition de loi spéciale d'amnistie et d'abandon des poursuites judiciaires contre les personnalités politiques. Mais, six (6) députés de l’opposition, membres de la commission, ont voté pour l'étude de cette proposition de loi spéciale en plénière. Les regards sont désormais tournés vers la plénière de l'Assemblée nationale qui doit décider de la suite à donner à cette loi spéciale d'amnistie.
La loi d'amnistie proposée par le groupe parlementaire du parti de l'opposition « Les Démocrates » vise essentiellement des personnalités de l'opposition emprisonnées telles que Reckya Madougou, Joël Aivo. Elle doit faciliter également le retour au Bénin des opposants condamnés, mais en exil tel que : Valentin Djènontin Agossou, Sébastien Ajavon, Komi Koutché, Léhady Soglo et bien d'autres. Si cette loi d'amnistie venait à être adoptée, elle va permettre la libération des détenus politiques et le retour au Bénin des exilés politiques.
Depuis la dernière présidentielle de 2021, des opposants arrêtés croupissent toujours en prison. L’opposant Joël Aïvo a été lourdement condamné par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Aïvo a été condamné à 10 ans de prison pour blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l’État.
Candidate recalée à la présidentielle du 11 avril 2021, Reckya Madougou a été arrêtée le mercredi 03 mars 2021 par la police criminelle. Le vendredi 05 mars 2021, elle est placée en détention provisoire par le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Son procès s'ouvre le vendredi 10 décembre 2021 devant 2021.
Après plus de 21 heures de procès, l'opposante est reconnue coupable de complicité de financement du terrorisme au petit matin du samedi 11 décembre 2021. Reckya Madougou et au moins trois personnes sont condamnées à 20 ans de réclusion criminelle.
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